Du surréalisme et des anges...

Le premier, Raffi Tokatlian, présente des bronzes surréalistes, inspirés de l'art classique, matinés d'influences diverses, allant de la Renaissance italienne et de Jerôme Bosch à Egon Schiele, en passant par Rodin et Giacometti. Ses sculptures en bronze à la cire perdue représentent des personnages énigmatiques.
Parfois humains, d'autres fois nettement plus fantasmagoriques, comme ces faces de méduses ou ces têtes étranges et surdimensionnées suspendues à des piquets, à l'allure sinueuse et effilée, aux attitudes acrobatiques défiant la pesanteur, les silhouettes de bronze de Tokatlian dégagent une atmosphère irréelle et fantastique. Même dans ses Christ en croix, de prime abord plus classiques ! Un fantastique que l'on retrouve dans les photos d'anges d'Alidoro Catocci, accrochées aux cimaises de la galerie.
À travers des prises de vues des anges qui coiffent le Castel Sant'Angelo à Rome, réalisées suivant différents angles et sans aucune retouche ultérieure, Alidoro Catocci, diplomate italien et artiste à ses heures perdues, a voulu capter « la beauté du mystère ». L'œil de ce photographe a été chercher dans les silhouettes, à la fois aériennes et puissantes, et les figures pures de ces anges gardiens de l'antique monument romain, ce qui, au-delà de l'évidence statique, exprime toute la gamme des sentiments et des émotions : de la sérénité nimbée de douceur jusqu'à la fureur, en passant par une inquiétante noirceur.
Résultat : une série de variations sur un même thème d'une beauté envoûtante, comme provenant d'une autre dimension. Et une évidente correspondance avec certaines sculptures de Totaklian empreintes de spiritualité.
À découvrir jusqu'à fin août.

Z.Z.