Rechercher
Rechercher

Économie - Liban - Conférence

De Beyrouth, le FMI appelle les pays de la région à poursuivre les réformes financières

Un séminaire organisé conjointement par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque du Liban (BDL) a eu lieu hier à Beyrouth, au cours duquel les participants ont insisté sur la nécessité de tirer des conclusions de la crise mondiale en réformant le système financier international.

Riad Salamé entouré de José Vinals (à gauche) et Adnan Mazarei (à droite) lors du séminaire organisé hier.Photo Wassim Daou

La nécessité de réformer le système financier international par les autorités de régulation et de supervision des pays du Moyen-Orient et d'Asie centrale (MECA) en ces temps de crise a été au centre d'un séminaire organisé hier à Beyrouth par le Fonds monétaire international (FMI). Plusieurs représentants du FMI, des Banques centrales et d'organes de régulation financière de la région MECA ont pris part à ce séminaire.
À cette occasion, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a souligné la nécessité de combler une fois pour toutes les lacunes du système financier international après l'échec des essais précédents. La preuve de cet échec est, selon lui, la crise européenne. Il a en outre appelé à mettre en œuvre les réformes adéquates pour améliorer la résistance des systèmes financiers de la région. « Le lancement d'un Bâle 3 aurait ainsi une influence positive sur le secteur bancaire dans le monde et au Liban » a-t-il ajouté, en allusion aux accords de Bâle 2, devenus obsolètes selon de nombreux analystes, après la crise mondiale de 2008.
Au sujet des réformes, le conseiller financier et directeur du département de la monnaie et des marchés de capitaux au sein du FMI, José Vinals, a souligné l'importance pour « les pays émergents, dont ceux de la région, d'appliquer les réformes » susceptibles d'améliorer le contrôle des marchés des capitaux et de réduire les risques potentiels, appelant à préserver « l'équilibre entre les impératifs de sécurité et d'efficacité afin de ne pas nuire au développement des marchés financiers »
M. Vinals a en outre indiqué que la crise financière avait mis à nu un certain nombre de faiblesses dans la région, soulignant la nécessité de poursuivre les réformes et de maintenir la vigilance des organes de supervision.

La crise a permis de déterminer des failles
Ces failles sont apparues en dépit de la résilience relative des banques du Moyen-Orient et d'Asie centrale, qui ont été moins touchées par la crise que celles des économies avancées, grâce, entre autres, à leur plus faible interaction avec les marchés financiers internationaux.
Selon Adnan Mazarei, sous-directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, la crise a permis de déterminer l'existence de certaines failles dans les cadres réglementaires du système financier propres aux pays de la région, notamment l'incapacité des organes de supervision à prendre rapidement des mesures correctrices en raison des limites posées à leurs prérogatives.
La crise a toutefois, selon lui, permis de développer plusieurs initiatives de régulation à l'échelle internationale qui sont particulièrement pertinentes pour la région.
Parmi ces initiatives figurent la garantie d'un niveau suffisant de fonds propres et la réduction des mesures procycliques (qui accompagnent généralement une phase économique quelconque, comme, par exemple, l'essor de l'activité d'emprunt durant une période de croissance, NDLR), notamment par le recours à des normes de capitalisation et de provisionnement contracycliques. Ces initiatives sont plus pertinentes pour les secteurs financiers du Moyen-Orient du fait de leur vulnérabilité aux variations brutales des entrées de capitaux et au cycle des prix du pétrole. « Nous avons observé par le passé que l'absence de ce type de cadre avait créé d'importantes faiblesses pour les banques qui sont devenues surexposées une fois les phases d'expansion terminées », a-t-il ajouté.
Dans ces conditions, il sera essentiel que les autorités de régulation s'assurent que les pratiques de gestion et les mécanismes d'absorption des chocs soient renforcés, a renchéri le sous-directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI. D'autant plus que les épisodes d'expansion rapide du crédit dans la région n'ont pas été suivis, dans certains pays, par une augmentation de financements stables du secteur de la banque de détail, obligeant les banques à se tourner vers des sources extérieures de financement.

Anticiper les crises
M. Mazarei a enfin mis en avant les efforts visant à renforcer l'anticipation des crises. En effet, des cadres de résolution des crises et de coopération internationale concernant particulièrement les secteurs financiers de la région seront nécessaires, étant donné l'importance grandissante de l'activité bancaire transfrontalière et l'activité des grands groupes bancaires internationaux dans la région, a-t-il souligné. Selon M. Mazarei, « pour répondre à cette évolution, l'une des dispositions serait de mettre en place un cadre légal plus exhaustif des institutions financières qui permettrait de prendre plus rapidement des mesures de préemption et qui offrirait, le cas échéant, des options de restructuration rapide, localement et à l'échelle internationale ».
La nécessité de réformer le système financier international par les autorités de régulation et de supervision des pays du Moyen-Orient et d'Asie centrale (MECA) en ces temps de crise a été au centre d'un séminaire organisé hier à Beyrouth par le Fonds monétaire international (FMI). Plusieurs représentants...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut