Démission du chef de la sécurité de l'aéroport international de Beyrouth

"Le général Wafic Choucair s'est réuni avec le ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud pour demander qu'il soit démis de ses fonctions de chef de la sécurité de l'aéroport", a indiqué cette source sous couvert de l'anonymat.
La source n'a pas confirmé si cette démission était directement liée à l'accident. MM. Choucair et Baroud n'étaient pas disponibles dans l'immédiat pour commenter l'information.
Le corps, retrouvé le week-end dernier à Ryad dans le train d'atterissage d'un avion de la compagnie saoudienne Nas Air provenant de Beyrouth, a été identifié grâce à une photo fournie par les autorités saoudiennes, a dit lundi le ministre Ibrahim Najjar.
Un responsable de l'aéroport de Beyrouth a indiqué que l'homme avait réussi à s'accrocher à une roue de l'avion vendredi soir sans que la tour de contrôle puisse le constater avant le décollage de l'appareil.
L'accident a suscité les critiques des milieux politiques et la presse locale.
"Cela met en jeu la réputation du Liban au niveau de la sécurité. C'est très dangereux", a estimé Ahmad Fatfat, député du groupe parlementaire du Premier ministre Saad Hariri.
Le corps avait été découvert tôt samedi par un employé qui inspectait le train d'atterrissage lors d'une opération de maintenance de l'Airbus A320 après son arrivée à l'Aéroport international du roi Khaled à Ryad, selon l'Autorité générale saoudienne de l'aviation civile.
Selon une source proche de l'enquête qui a requis l'anonymat, l'homme, Firas Haidar, est un Libanais du quartier de Bourj el-Barajneh proche de l'aéroport de Beyrouth.
Des passagers du vol XY720 avaient vu un homme coiffé d'une casquette de base-ball se précipiter vers l'avion, trébucher puis continuer sa course vers l'appareil, qui s'apprétait à décoller, selon les médias libanais.
D'après l'Agence nationale d'information libanaise (ANI), "les passagers et les hôtesses de l'air l'ont dit au pilote, mais il n'a rien fait et a poursuivi le décollage sans informer la tour de contrôle de Beyrouth" de l'incident.
Il y a deux ans, le général Wafic Choucair avait été au centre d'une tourmente politique qui a failli plonger le pays dans une nouvelle guerre civile.
En mai 2008, le gouvernement avait annoncé sa décision de limoger le général après la découverte de caméras privées surveillant une piste de l'aéroport.
Le gouvernement avait parallèlement décidé d'enquêter sur le réseau de télécommunications propre au Hezbollah.
Les deux décisions avaient été rejetées par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah qui a exigé que le général Choucair soit maintenu à son poste.
Des affrontements avaient alors éclaté entre partisans du gouvernement, notamment de l'actuel Premier ministre Saad Hariri et ceux du Hezbollah, faisant près de 100 morts en une semaine.