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Culture - Exposition

Greta Naufal « in the mood for jazz »

Ses toiles qui s'affichent à la galerie Maqam* sont un hommage au jazz. Sur fond de palette verte, ce sont les grands musiciens de l'époque du Cotton Club qui donnent le la, et Greta Naufal, artiste-peintre et vidéaste, a rythmé le tempo.

«Duke Ellington».

All That Jazz est un nom qui s'accommode fort bien à cette exposition décrivant le monde de cette musique ouverte à tous et embrassant toutes les diversités. Un univers porté par de grands musiciens et transmis par la suite à des générations sous d'autres formes et couleurs. Bob Fosse n'avait-il pas représenté le jazz dans son film éponyme comme une méthode de vie, une manière d'être, de survivre et de perdurer à travers la mort ? Si ce monde-là a été illustré par de grands artistes comme Matisse, Jackson Pollock ou Nicolas de Staël, Greta Naufal, elle, s'est attardée sur les grandes figures du jazz. Elle a trempé ses pinceaux dans les harmonies feutrées des clubs de jazz pour rendre hommage à ces personnages tout en montrant également que cette musique n'est pas «un air du temps», mais un souffle qui perdure à travers les âges. «Le jazz pour moi est un mode de vie. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que j'expose sur ce thème.»

Une palette métallique
Cette fois, pourtant, le sujet prend toute son ampleur à travers les œuvres peintes et trois petits films en boucle qui mêlent l'image au son. «C'est au début de la guerre que j'ai commencé à fréquenter le Blue Note afin de fuir le bruit des obus, poursuit Naufal. Étrangement, en sortant du club, j'avais moins peur de la mort. Plus tard, c'est en Suède lors d'un grand festival de jazz que j'adoptai pour de bon cette manière de vivre. «Le jazz, dit encore l'artiste dans son catalogue, est une acceptation de notre fragilité, une prolongation du temps.» N'est-ce pas pour traduire cette fragilité que l'artiste a privilégié le carton et le papier à la toile? C'est à travers les clichés pris des jazzmen par de grands photographes, notamment Herman Leonard et William Claxton, que Naufal a swingué sur ses croquis, assemblé des couches de peinture, manié la sérigraphie et les imprimés, laissé traîner ses émotions «pour enregistrer l'instant et l'éterniser» , ajoute-t-elle.
À travers les portraits de Duke Ellington, Billie Hollyday, Ben Webster, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughn ou Miles Davies, l'artiste a reproduit cette vie nocturne, les vapeurs et les brumes des soirées de musique et de rire, «ces alliés du silence et de la nuit» qui, selon elle, lui donnent énergie et envie de vivre.
Sur sa palette verte, qui évoque plus la puissance métallique de l'instrument que les bleus au cœur, Greta Naufal a su capter les regards des musiciens, leurs joies et leurs faiblesses. Le dialogue qu'elle a su instaurer est semblable à celui qu'ils installent eux-mêmes lors d'un récital. Un dialogue constant tissé d'harmonies. Une conversation de vie.

* Maqam (Saifi Village). Jusqu'au 7 août. Heures d'ouverture : du mardi au vendredi de 14h à 19h et le samedi de 12h à17h. Tél : 01/991212.
All That Jazz est un nom qui s'accommode fort bien à cette exposition décrivant le monde de cette musique ouverte à tous et embrassant toutes les diversités. Un univers porté par de grands musiciens et transmis par la suite à des générations sous d'autres formes et couleurs. Bob Fosse n'avait-il pas représenté le jazz dans son...

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