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Économie - Liban - Conférence

Euro vs dollar : une guerre qui bat son plein


La guerre monétaire entre l'euro et le dollar a été au cœur du débat du second petit déjeuner du management coorganisé hier à Beyrouth par l'École supérieure des affaires (ESA) et la Société générale de banque au Liban (SGBL), et qui a été animé par Jean-Marc Daniel, professeur à l'École supérieure de commerce de Paris (ESCP) Europe et chroniqueur au quotidien français Le Monde.
Dans ce cadre, M. Daniel a analysé la guerre psychologique qui oppose les partisans de la destruction de l'euro, d'un côté, à ceux qui soutiennent son maintien. Ces premiers, menés par « une partie de l'administration américaine », amplifient en effet chaque information qu'ils jugent susceptible de mettre en difficulté la monnaie unique de l'Union européenne. « Ainsi, les propos tenus par le ministre des Finances hongrois, M. Peter Oszko, début juin, assimilant la Hongrie à la Grèce, ont été expliqués comme étant un nouvel élément prouvant la fragilité de l'euro », a-t-il rappelé. Selon M. Daniel, cette analyse est d'autant plus surprenante que la Hongrie n'a pas encore adopté la monnaie unique européenne.
Pour l'économiste, la volonté de « détruire l'euro » s'explique par le fait qu'un euro faible n'est pas dans l'intérêt de l'économie américaine. La baisse de la monnaie unique rend en effet les exportations européennes plus compétitives sur le marché mondial. Les produits européens deviennent ainsi plus alléchants pour les consommateurs américains et ceux des pays émergents dont les monnaies sont indexées au dollar.
Face à cette politique de déstabilisation qui a débuté en décembre 2009, avec la première réévaluation à la hausse par les agences de notation des risques de la dette grecque, l'Europe a tardé à réagir, a affirmé M. Daniel. La réaction européenne à cette campagne s'est avérée d'autant plus difficile que la reprise économique dans la zone euro n'a pas encore été entièrement entamée, a-t-il estimé.

La dévaluation de l'euro n'arrange que l'Italie
Au sujet des retombées de la baisse de l'euro, Jean-Marc Daniel a souligné que cette dévaluation - même si elle favoriserait les exportations européennes - ne serait pas à l'avantage des pays de cette zone. Pour étayer son idée, le chroniqueur du journal Le Monde a souligné que des pays comme l'Allemagne, l'Autriche et la Slovaquie ont intérêt à ce que l'euro soit fort car leurs produits sont très compétitifs, même si leurs prix sont élevés. Cependant, la France ne pourrait pas profiter de cette dévaluation car « son économie est malade », et la qualité de ses produits ne lui permet pas de profiter de la baisse de l'euro, a-t-il estimé. Ainsi selon M. Daniel, à l'exception de l'Italie, qui devrait profiter de la baisse des prix de ses produits à l'international, aucun pays de la zone euro n'a intérêt à ce que le glissement de la monnaie unique se prolonge.
Par ailleurs, M. Daniel a déploré le manque d'homogénéité sur le plan politique au sein de l'Union européenne, estimant néanmoins que cette dernière réalisait des progrès importants sur le plan économique. « Des progrès restent cependant à réaliser pour arriver à une meilleure homogénéité sur le marché du travail », a-t-il conclu.

La guerre monétaire entre l'euro et le dollar a été au cœur du débat du second petit déjeuner du management coorganisé hier à Beyrouth par l'École supérieure des affaires (ESA) et la Société générale de banque au Liban (SGBL), et qui a été animé par Jean-Marc Daniel, professeur...
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