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Culture - Correspondance

Le musée à Washington qui dit : « Ich bin Deutscher »

 « Ich bin Berliner », avait dit John F. Kennedy en 1963 lors de sa visite à l'occasion du quinzième anniversaire du blocus de Berlin. Pour sa part, l'Allemagne a une grande diaspora aux USA qui remonte à 400 ans et contée dans un nouveau musée.

L’inauguration du musée : la demeure rénovée d’un émigré allemand.

Parce que environ 20% des citoyens US peuvent remonter jusqu'à leurs origines germaniques, un retour aux sources leur a paru des plus appropriés. D'où la création d'un musée à Washington (capitale des musées), baptisé «German-American Heritage Museum». Son objectif: jeter la lumière sur l'apport du pays de Goethe au «melting-pot», préserver et élargir ce legs. D'abord, le bâtiment même en est un témoignage. C'est une élégante résidence victorienne bâtie en 1888 par un riche commerçant (en café et en viande), nommé John Hockemeyer, qui était arrivé de son Allemagne natale à l'âge de 15 ans et qui, adulte, avait réussi dans les affaires. Aujourd'hui donc, sa demeure, complètement rénovée, est devenue un espace lumineux, conservateur d'une mémoire et également tourné vers l'avenir.
Ce musée raconte l'histoire de l'un des plus grands groupes de la Vieille Europe (l'autre venant d'Irlande), qui ont émigré vers le Nouveau Monde: depuis le pasteur allemand qui accompagnait les pionniers anglais en 1607, jusqu'aux réfugiés fuyant la tyrannie hitlérienne au milieu du XXe siècle. Les Américains d'origine allemande ont toujours été actifs dans leur pays d'adoption durant 400 ans. Ils se sont illustrés dans tous les secteurs: économique, politique, scientifique, culturel et artistique. Parmi leurs figures les plus populaires, le danseur Fred Astair, le célèbre joueur de base-ball, Babe Ruth, le 43e président des États-Unis, Herbert Hoover, et Elvis Presley. Les ancêtres de ce dernier, les Preslers, étaient venus chercher fortune en Amérique en 1710.

«Philadelphische Zeitung»
Cette présence a été si importante que vers les années 1750, elle avait provoqué une bataille légendaire destinée à faire prévaloir l'allemand sur l'anglais comme langue officielle des États-Unis.
Jusqu'à présent, on parle d'un célèbre vote, ayant eu lieu en 1776, et qui aurait failli, à une voix près, faire parler les États-Unis d'Amérique la langue de Goethe au lieu de celle de Shakespeare. Or ceci s'était uniquement passé dans l'État de Pennsylvanie. La véritable controverse avait porté sur le fait de traduire les lois fédérales en allemand. Après plusieurs débats à ce sujet, la plupart des membres de la Chambre des représentants s'y sont opposés. Et les plus chauvinistes de s'exclamer: «Et pourquoi pas en cherokee ou en ancien congolais ! » Sans compter que Benjamin Franklin considérait le Allemands de Pennsylvanie comme « des basanés!» On était encore bien loin du «politiquement correct».
À noter que ce même Franklin Roosevelt avait publié le premier journal de langue allemande, le Philadelphische Zeitung. De plus, un Allemand pur sucre, nommé Frederick Augustus Conrad Muhlenberg, ne s'était pas rangé aux côtés des siens car il s'était si bien intégré qu'il avait accédé au poste de président de la Chambre des représentants de l'État de Pennsylvanie. Donc, pas question pour lui de provoquer des remous.
C'est en 1683 que les premiers Allemands ont débarqué Outre-Atlantique, à bord d'un navire baptisé « Concorde ». Ils s'étaient établis, dans les parages de la ville de Philadelphie, dans un lieu devenu Germantown.
Parce que environ 20% des citoyens US peuvent remonter jusqu'à leurs origines germaniques, un retour aux sources leur a paru des plus appropriés. D'où la création d'un musée à Washington (capitale des musées), baptisé «German-American Heritage Museum». Son objectif: jeter la lumière sur l'apport du pays de Goethe au...
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