Rechercher
Rechercher

Sport

Maradona le dieu, le père et le guerrier

Décrié lors d'éliminatoires peu convaincantes, Diego Maradona a depuis appris le métier de sélectionneur et a su faire coïncider potentiel et réalité dans l'équipe d'Argentine, qui a déjà un pied en 8e de finale du Mondial 2010.
Décryptage d'une méthode autour de trois pans de la personnalité du sélectionneur.

Maradona le dieu
Nommé fin 2008, le « D10S » (son n° 10 dans le mot « Dios », Dieu) impressionne ses joueurs. Les pétrifie. Et l'Albiceleste s'englue en qualifications. Mais le dieu distant, fréquenté quelques jours tous les deux mois, s'humanise ensuite au fil du stage d'avant-Mondial. Ses joueurs le connaissent mieux, se détendent à son approche.
Sa stature, ses frasques et ses formules servent désormais de paravent protecteur aux joueurs. Chaque conférence de presse est un spectacle. De quoi concentrer l'attention sur le sélectionneur, et l'ôter aux joueurs.

Maradona le père
Il a essayé plus de cent joueurs. Les 23 qu'il a retenus sont les siens. Presque ses enfants : il les cajole et les couvre publiquement de louanges. Tevez ? « L'idole du peuple. » Di Maria ? « Un joueur spectaculaire, qui a le "potrero" (foot de rue, NDLR) dans le sang. » Mascherano ? « Celui qui me ressemble le plus dans un Mondial. » Etc.
Le fils préféré, c'est Messi, le mieux à même de perpétuer la lignée maradonienne. « Personne n'arrive à 40 % de ce qu'a fait Messi. » Terminé, les comparaisons entre le n°10 de 1986 et l'actuel. Maradona dit même : « Je lui souhaite de tout cœur d'être le meilleur de tous les temps. » Seul un titre mondial pour Messi pourrait exaucer ce vœu.
Il n'enfile le costume que pour les matches, et parce que ses filles l'ont supplié. Lui qui se sent toujours joueur préfère la tenue sportive, et se veut compréhensif : « Je crois que se dire les choses est mieux que punir quelqu'un ou donner une amende ; les joueurs sont plus réceptifs. »
Grand affectif, Maradona fonctionne à la confiance. Celle qu'il a maintenue à Higuain, malgré ses loupés contre le Nigeria, a porté ses fruits, au nombre de trois, contre la Corée du Sud (4-1).
Ce qui ne l'empêche pas de gentiment houspiller ses joueurs, comme après la petite victoire contre le Nigeria (1-0) : « On aurait dit qu'ils ne voyaient pas les cages ! »

Maradona chef de guerre
Avec sa nouvelle barbe, il parle sans cesse de ses « monstres », de ses « bêtes ». Son cri de guerre « On lutte ! » (« Estamos en la lucha ! »), hurlé à l'entraînement, résume cet esprit de combat insufflé à une équipe qu'il sait volontiers joueuse, et qui fut pendant les qualifications parfois molle.
Il fallait que son groupe soit davantage « tueur », et qu'il ne soit plus « clément avec le gardien ». Contre la Corée du Sud, il fut « implacable », s'est félicité le sélectionneur.
Cette force de frappe offensive est d'ailleurs telle que l'Argentine peut se permettre une ou deux erreurs en défense. Maradona estime que cela resserre les rangs. La gaffe de Demichelis, offrant quasiment le but sud-coréen ? « Cela peut arriver à n'importe quel joueur, mais ça ne nous a pas affectés, au contraire, ça nous a rendus plus forts. »

Décrié lors d'éliminatoires peu convaincantes, Diego Maradona a depuis appris le métier de sélectionneur et a su faire coïncider potentiel et réalité dans l'équipe d'Argentine, qui a déjà un pied en 8e de finale du Mondial 2010.Décryptage d'une méthode autour de trois pans de la personnalité...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut