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Liban - Élections

Le 14 Mars se saborde : Charaf Abou Charaf à la tête de l’ordre des médecins

Le Dr Charaf Louis Abou Charaf a été élu hier à la tête de l'ordre des médecins de Beyrouth, au terme d'une longue journée caractérisée par une forte bataille politique et une division au sein des rangs du 14 Mars lors du second tour de scrutin.


Comme prévu, la bataille électorale à l'ordre des médecins de Beyrouth était politique par excellence, opposant les forces du 14 Mars à celles du 8 Mars. Comme prévu également, l'affluence des médecins-électeurs était faible, quelque 3 200 ayant participé au premier tour et 2 741 au second tour, sachant que seuls 7 030 sur plus de 10 000 spécialistes ont payé leurs cotisations annuelles.
Le premier tour de scrutin au cours duquel huit membres du conseil de l'ordre doivent être élus s'est pourtant déroulé dans une ambiance bon enfant, « démocratique », « pacifique » et « amicale », comme ont tenu à le préciser plusieurs candidats et électeurs.
Trois listes étaient dans la course. Baptisée « L'unité de l'ordre », la liste du 14 Mars était coprésidée par le Dr Ghassan Skaff, candidat de l'AUB et soutenu par le Courant du futur, et le Dr Nagib Geahchan, appuyé par les Forces libanaises. Elle comprenait des membres de la Gauche démocratique, du Bloc national, de la Jamaa islamiya, des chiites indépendants, et était soutenue en plus des partis susmentionnés par les Kataëb, le Parti national libéral (PNL) et le Parti socialiste progressiste (PSP).
La deuxième liste, « L'ordre pour tous », était présidée par le Dr Charaf Abou Charaf, candidat officiel de l'Université de Balamand et de l'hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes, et appuyé par le Courant patriotique libre (CPL). Elle comptait des candidats d'Amal, du Hezbollah, du Parti communiste et du Parti socialiste national syrien, et était appuyée par l'ensemble de ces partis. Selon des sources proches d'Amal, les médecins du mouvement ont été à l'encontre de l'alliance qu'ils avaient proclamée, une majorité d'entre eux ayant donné des voix à certains candidats de la liste du 14 Mars.
La troisième liste, « Le médecin d'abord », était incomplète. Elle était présidée par le candidat Habib Abi Yaghi, indépendant.
Le premier tour s'est achevé comme il a commencé, dans une atmosphère sereine, avec la victoire du 14 Mars qui a remporté six des huit sièges : Mariam Abou Rajab, Nagib Geahchan, Ghassan Skaff, Roland Tomb, Joseph Haddad et Ali Mansour. De la liste adverse, Charaf Abou Charaf et Maher Hamza ont été élus.

Mascarade
Les rumeurs des derniers jours, selon lesquelles l'aspect confessionnel pourrait primer au second tour du scrutin, se sont vite dissipées avec le retrait de Maher Abou Hamza (candidat du Hezbollah), Mohammad Arnaout (Courant du futur) et Mohammad Idriss. Trois candidats chrétiens sont restés dans la course : Ghassan Skaff, Nagib Geahchan et Charaf Abou Charaf.
« Conformément à un accord préalable avec le Dr Charaf Abou Charaf, je me suis engagé à me retirer au cas où il accédait au second tour, et cela pour ne pas poser le moindre problème de nature confessionnelle et compte tenu du fait de la coordination qui prévaut sur le plan politique avec le CPL, explique à L'Orient-Le Jour Maher Abou Hamza. Et, comme d'habitude, nous faisons primer nos alliances sur nos intérêts personnels. »
« Malheureusement, les élections de l'ordre continuent à être politisées », souligne pour sa part Mohammad Arnaout, qui s'est retiré en faveur de Ghassan Skaff. « Il est malheureux que le corps médical n'arrive pas encore à se distinguer des autres souches de la société », poursuit le médecin. Il souligne qu'il a choisi de se retirer « pour ne pas donner un aspect confessionnel au second tour du scrutin ». « Si celui-ci est mené sur la base d'une bataille politique, il faudra penser à régler les divergences qui existent au sein du 14 Mars », constate Mohammad Arnaout, faisant ainsi allusion à la détermination des deux candidats Ghassan Skaff et Nagib Geahchan à poursuivre la bataille jusqu'au bout. Une position qualifiée d'ailleurs de « mascarade » par plusieurs médecins.
« Je suis infiniment triste par ce qui se déroule, déplore un spécialiste sous le couvert de l'anonymat. Il faut éviter que la barbarie n'entre dans l'enceinte de l'ordre, quel que soit le prix à payer. »
Commentant ce second tour, le Dr Georges Aftimos, président sortant de l'ordre, a déclaré : « J'aurais souhaité que ces élections se déroulent dans un cadre strictement professionnel et que les candidats se présentent pour le bien public et non personnel. Malheureusement, l'égoïsme et les intérêts personnels politiques compliquent la bataille. »
La longue journée d'hier s'est soldée par la victoire de Charaf Louis Abou Charaf, qui succède ainsi au Dr Georges Aftimos à la tête de l'ordre. Le Dr Abou Charaf a battu ses rivaux sur le score de 1 312 voix, contre 1 110 en faveur de Ghassan Skaff et 319 au bénéfice de Nagib Geahchan.

Comme prévu, la bataille électorale à l'ordre des médecins de Beyrouth était politique par excellence, opposant les forces du 14 Mars à celles du 8 Mars. Comme prévu également, l'affluence des médecins-électeurs était faible, quelque 3 200 ayant participé au premier tour et 2 741 au second tour, sachant...
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