M. Barzani, également chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), discutera avec les responsables turcs des « sujets de préoccupation mutuelle », notamment la sécurité frontalière, ont précisé ses services. Cette visite intervient quelques jours après la mort de six soldats turcs tués dans une attaque de rebelles kurdes contre une base navale dans le sud de la Turquie.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays, mène depuis 1984 une lutte armée contre les forces d'Ankara et possède des bases arrière dans les montagnes du Kurdistan irakien.
Ankara évalue à environ 2 000 le nombre des rebelles du PKK retranchés en Irak. Le conflit a fait environ 40 000 morts, principalement parmi les Kurdes.
Les combats entre les forces armées turques et les rebelles kurdes s'intensifient généralement avec l'arrivée des beaux jours.
Après le dégel, les rebelles quittent leurs camps du nord de l'Irak, bombardés par les chasseurs turcs, pour pénétrer en Turquie par les massifs montagneux afin d'y organiser des attaques. Les rebelles ont toutefois récemment revu leurs revendications à la baisse.
Ils réclament désormais des libertés culturelles et politiques plus grandes pour les quelque 14 millions de Kurdes de souche qui vivent en Turquie.
Depuis 2008, la Turquie s'est rapprochée du gouvernement autonome kurde d'Irak, accusé par Ankara dans le passé de tolérer, voire de soutenir le PKK, et a inauguré un consulat à Erbil, dans la zone kurde. De nombreuses entreprises turques travaillent au Kurdistan, et Ankara « pousse Barzani à lutter contre le PKK », rappelle l'éditorialiste Semih Idiz, du journal turc Milliyet.
Au terme de sa visite en Turquie qui le mènera aussi à Istanbul, M. Barzani doit se rendre en France pour rencontrer le président Nicolas Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
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