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Économie - UE

Barroso s’oppose à la France sur un « gouvernement » de la zone euro

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a laissé entendre hier qu'il était opposé à un gouvernement économique institutionnalisé des dirigeants des pays de la zone euro, idée promue notamment par la France mais qui risquerait de le marginaliser. « On ne renforcera pas le Pacte de stabilité et de croissance (l'instrument de discipline budgétaire de l'UE, NDLR) en diminuant la crédibilité des institutions communautaires et la méthode communautaire », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles. « Ce n'est pas avec de nouvelles institutions qu'on va le faire », a-t-il ajouté, car mettre sur pied de nouvelles institutions « ne ferait qu'instaurer une nouvelle confusion ». M. Barroso n'a pas spécifié ce qu'il visait. Mais un membre de son entourage souligne que la Commission est opposée à une idée défendue de longue date par la France - et qui semble gagner à nouveau en vigueur - consistant à instaurer un gouvernement économique institutionnalisé de la zone euro au plus haut niveau, via des réunions régulières des chefs d'État et de gouvernement des pays membres. Les partisans les plus fervents d'une telle formule, censée faire converger les politiques économiques des différents pays, souhaitent aussi que ce gouvernement puisse, le cas échéant, être doté d'un secrétariat permanent et d'un président, dont le fauteuil reviendrait logiquement à l'actuel président de l'UE, Herman Van Rompuy. Pour la Commission, il s'agit d'un chiffon rouge. « Un gouvernement économique des dirigeants de la zone euro appuyé par un secrétariat qui lui fournirait une assistance poserait un problème à la Commission car il se ferait en dehors du cadre européen général », souligne une source européenne. « Il s'agit d'une initiative visant à marginaliser la Commission, qui est accusée par de nombreux gouvernements d'être trop passive face à la crise financière et économique », souligne une autre source gouvernementale européenne.
À l'occasion de la crise de la dette en zone euro, deux réunions des seuls chefs d'État et de gouvernement de la zone euro ont été organisées à Bruxelles, tendant ainsi à créer un précédent. Institutionnaliser un tel forum ferait toutefois franchir un nouveau cap. Hier à Paris, la ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, a alimenté le débat, estimant qu'il fallait mettre en place « un mécanisme de gouvernement économique qui nous permette d'être une véritable zone économique et monétaire ». Interrogée sur l'idée de la mise en place d'un forum des chefs d'État et de gouvernement de la zone euro doté d'un secrétariat, elle a répondu que c'était « une des pistes », tout en affirmant qu'elle n'avait pas été proposée par la France. « Pour qu'une zone monétaire soit efficace, il faut qu'elle soit dotée d'une politique économique coordonnée, il faut qu'elle soit dotée des instances qui permettent la mise en œuvre et le respect de ces politiques, et par conséquent il faut un niveau décisionnel approprié », a-t-elle précisé.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a laissé entendre hier qu'il était opposé à un gouvernement économique institutionnalisé des dirigeants des pays de la zone euro, idée promue notamment par la France mais qui risquerait de le marginaliser. « On ne renforcera pas le Pacte de...

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