Lorsque Philippe réveille l’humain en nous

Merci. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit à chaque fois que je pense à Philippe, c'est-à-dire tout le temps. En l'espace de dix jours, la vie de Philippe a bouleversé la nôtre et nous nous sommes retrouvés liés à son souffle comme par magie. C'est l'un des miracles de l'amour : le vrai, le pur... Le phénomène « Philippe » ne saurait être passé sous silence : la mobilisation sans précédent que son état a suscitée est quasi unique. Il a bousculé nos vies et nous a sortis de la médiocrité ambiante. En devenant notre héros, Philippe nous a emmenés dans sa dimension à lui, celle qui n'est pas pervertie, celle que nous avions oubliée - je dirai - par manque d'occasions.
Les 23 000 personnes qui ont rejoint le groupe baptisé « Un cœur pour Philippe » en dix jours ainsi que les milliers d'autres qui se sont mobilisées autour de ce jeune homme de 25 ans qui avait besoin d'une transplantation cardiaque ont tous donné un peu de leur cœur, sans se poser de questions. Personne n'a voulu savoir qui était aouniste, FL, Hezbollah ou pas. Cet espace de soutien sans frontières qui s'est créé est absolument fabuleux : sans 8 ni 14 mars ! Sans chefs politiques qui exploitent et manipulent la bonne volonté du peuple. Dans cette aventure magique, chacun était son propre chef, chacun a écouté son cœur, sans permissions ni allégeances, uniquement tendu vers l'autre avec pour unique boussole l'amour. Un amour si gratifiant qu'il a réveillé l'humain en nous. Tout n'est donc pas perdu. Les Libanais sont récupérables. Merci encore Philippe, ce petit cœur au paradis, de m'avoir permis pour un moment, grâce à toi, d'être fière d'être libanaise. J'espère seulement pouvoir le rester.