Tout simplement « Fantastik ! »

Soirée féerique et surtout enchantée pour cette quatrième édition, comme toujours très attendue, du gala annuel au profit de l'association Skoun (dédiée aux personnes souffrant de dépendances) et qui fête également son sixième anniversaire avec un bilan encourageant pour 2009 : 650 personnes souffrant d'addictions à la drogue et à l'alcool ont été aidées, 133 patients traités à Skoun et plus de 1 000 jeunes et familles ont profité d'un programme d'éducation préventive.
Pour ce rendez-vous particulier, le mot d'ordre était à l'évidence la bonne humeur. Dans un écrin magnifique, les jardins du palais Sursock qui tutoient les étoiles, tous les ingrédients étaient semés pour en faire un moment de bonheur. Luxe, charme, volupté, insolite, une équipe créative, des couleurs à faire rougir les plus timorés et une foule très sélecte de 650 personnes, fidèles à la cause.
Fantastique équipe, derrière la très diva Sarah Trad, présidente du conseil et cofondatrice de Skoun, avec la complicité de Nadya Mikdashi, directrice exécutive et également cofondatrice : l'efficace Asma Andraos et ses coéquipiers de Stree pour l'organisation de l'événement ; les fantasques Rana Salam et Marwan Hamza pour l'éblouissante décoration des lieux ; l'incontournable DJ Caline Chidiac, puis le groupe Abba Generation pour l'ambiance musicale parfaitement synchronisée ; l'indiscipliné Sélim Mzannar, maître de cérémonie plutôt assagi ce soir-là ; le généreux Rabih Kayrouz dont on ne se lasse pas de vanter les louanges ; la très lady Cochrane pour son hospitalité et bien sûr les sponsors.

Parfait mélange des genres
Fantastique programme, enfin, qui a démarré à 20 heures précises au palais Sursock. Pour la première fois, lady Cochrane ouvre les portes de sa sublime demeure à des invités complètement enchantés par la beauté et l'élégance des lieux. Au centre du salon, une installation de robes signées Rabih Kayrouz saisit le regard, si bien assortie avec les marbres, les boiseries et les tapisseries d'époque. « Je ne rate jamais une soirée de Skoun, confie-t-il. Cette année, je n'ai pas voulu faire un défilé. » La robe présentée est la réplique en couleur de celle présentée à la villa Empain à Bruxelles, en avril dernier, dans le cadre de l'exposition « Itinéraires de l'élégance entre l'Orient et l'Occident ». « Je l'ai voulue plus spectaculaire, dans les tonalités » plastiques, « comme le thème de la soirée. La passementerie du kaftan a été traitée en soie comme si on la voyait à travers une loupe. La petite robe qui l'accompagne est un clin d'œil aux installations que j'ai toujours faites. »
À peine sortis au jardin, en empruntant le chemin bordé d'arrosoirs... en plastique, le ton de la soirée est donné. Du plastique sous toutes ses formes et ses couleurs, une idée éclatante signée Rana Salam, qui, dit-elle, a voulu, dans la même veine que ses inspirations passées, faire « quelque chose de drôle, de populaire et de glamour, avec zéro budget ». Devant les grandes arcades, un feu d'artifice de poupées, manèges, de voitures et de personnages en plastique décoiffent la sobriété habituelle des jardins du palais, telles des cascades d'objets décoratifs qui explosent dans un formidable fou rire rafraîchissant. Speechs courts, remerciements sincères, suivis d'un miniconcert du groupe Abba Generation, venu spécialement d'Angleterre pour l'occasion. Les cravates se défont, les robes volent au vent... Avant que tout ce beau monde ne reparte, joyeux.