Rechercher
Rechercher

Diaspora

Une rencontre passionnante avec Evelyne Accad, écrivain libano-suisse

Roula Zoubiane, Evelyne Accad et Barbara Khoury.

Lors d'une conférence donnée en avril, dans la salle des conférences de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université libanaise (UL), nous avons eu l'occasion de rencontrer Evelyne Accad, auteure, poète, chanteuse et compositrice hors du commun, qui déploie une énergie exceptionnelle au service de la femme.
Elle a naturellement choisi la langue française comme mode d'expression, non seulement parce qu'elle est de mère suisse, mais aussi parce qu'elle a fait ses études dans un collège français à Beyrouth : « L'arabe est resté une langue que je parle mais dans laquelle je ne suis pas assez à l'aise à l'écrit », affirme-t-elle.
En 1975, tourmentée par la guerre qui faisait saigner son pays, Evelyne Accad commence à composer. Elle chante alors de sa voix mélodieuse son féminisme et sa révolte contre les oppressions infligées à la femme dans le monde. « Je veux vivre pour effacer la honte (...) je veux vivre pour apprendre à ma sœur à relever la tête », chante-t-elle. Ce sujet fait aussi l'objet de nombre de ses œuvres, dont L'excisée et Blessures des Mots : journal de Tunisie...
Et c'est en tant qu'hôtesse de l'air, révoltée contre les mariages arrangés et assoiffée de liberté, qu'elle quitte à bord d'un avion de la Middle East Airlines, très jeune, le Liban pour Chicago. « Le choc de deux cultures différentes et la marginalisation ressentie lors du voyage m'ont permis, dit-elle, de retrouver mon identité enracinée au Liban. » À la question de savoir ce que représente pour elle l'identité, l'auteure répond : « C'est un mélange harmonieux de cultures, de religions, de langues, de croyances et d'histoires. L'identité ne réside nullement dans l'appartenance à un groupe, qui se soucie uniquement de faire fructifier sa communauté au détriment des autres. Au contraire, elle requiert une grande ouverture d'esprit, une acceptation des différences et une tolérance inouïe. »
Dans sa littérature, Evelyne Accad apporte de l'originalité en associant au récit d'autres genres littéraires, notamment la poésie qui rappelle la tradition du « zajal » libanais (dans Femmes du crépuscule), et une terminologie scientifique qui aboutit au « roman médical » (dans Voyages en cancer).

Nada SLEIMAN
Étudiante en 5e année de littérature
Lors d'une conférence donnée en avril, dans la salle des conférences de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université libanaise (UL), nous avons eu l'occasion de rencontrer Evelyne Accad, auteure, poète, chanteuse et compositrice hors du commun, qui déploie une énergie exceptionnelle au service de la femme.Elle a...