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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Erdogan aujourd’hui à Athènes : la confiance passe par les affaires

Le ministre des Affaires étrangères turc évoque une « révolution » dans les relations turco-grecques.

Erdogan est attendu aujourd’hui à Athènes.

La Grèce attend aujourd'hui le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avec l'espoir d'établir « un climat de confiance » notamment via une coopération commerciale, pouvant ouvrir la voie à un règlement à terme des nombreux problèmes de voisinage et de l'épineuse affaire de Chypre. Trois mois après avoir conquis le pouvoir, le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a invité, en janvier, son homologue turc pour « améliorer les relations bilatérales », en panne depuis la dernière visite officielle de M. Erdogan dans la capitale grecque en mai 2004.
Le ministre adjoint grec aux Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, avait affirmé mardi que la visite de M. Erdogan serait « le début d'un nouvel effort » pour une « coopération plus étroite » avec la Turquie. Il s'attend à « des résultats très positifs ». Relevant que M. Erdogan sera accompagné d'une centaine d'hommes d'affaires turcs, M. Droutsas s'est félicité de « la très bonne occasion pour les entrepreneurs grecs de coopérer avec leurs collègues turcs, particulièrement dans les circonstances économiques que traverse la Grèce ». La coopération « dans des domaines où nous avons des intérêts mutuels » vise, selon M. Droutsas, à « établir un nouveau climat de confiance pour aborder dans un esprit nouveau les autres sujets plus difficiles ».
La visite de M. Erdogan « devrait revêtir avant tout un caractère commercial, elle a été organisée surtout pour conclure des affaires et élargir les échanges commerciaux », a indiqué à l'AFP le vice-président de la Fondation hellénique pour les affaires de politique étrangère et européenne (Eliamep), Thanos Vérémis. Un forum des entrepreneurs des deux pays coorganisé par les patronats grec et turc devait se tenir vendredi à Athènes et être inauguré par les deux chefs de gouvernement.
Cette méthode de rapprochement « pas à pas » avait été mise en place par M. Papandréou quand il s'était fait au début des années 2000 l'artisan de la normalisation des relations bilatérales, en tandem avec son homologue de l'époque, le chef de la diplomatie turque, Ismaïl Cem. Pour les Grecs il n'est pas question de baisser la garde sans contrepartie. Une éventuelle réduction bilatérale des armements est conditionnée à l'établissement « d'un climat de confiance et de sincérité », a rappelé lundi le ministre adjoint grec à la Défense, Panos Béglitis.
Côté turc, le chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu, a estimé que cette visite va marquer une « révolution » dans les relations entre les deux pays voisins et longtemps rivaux. M. Erdogan sera accompagné de 10 ministres. « Nous devons passer à une autre étape psychologique » après des décennies d'hostilité, a-t-il déclaré, ajoutant que les discussions « vont conduire à un changement dans les esprits » des peuples grec et turc.
Les sujets qui fâchent sont nombreux et récurrents, qu'ils concernent l'affaire de Chypre ou touchent aux problèmes de délimitation des espaces aérien et maritime en mer Égée et du plateau continental des nombreuses îles de la région. La souveraineté douteuse d'îlots rocheux et le statut des minorités des deux côtés de la frontière alimentent aussi les querelles, comme l'afflux de migrants clandestins sur les côtes grecques. Athènes accuse Ankara de fermer les yeux sur ce trafic au départ de ses côtes, et de ne pas respecter un accord sur la réadmission des migrants signé il y a dix ans.
« Nous n'attendons pas de résultats spectaculaires, ce sera plus un échange amical pour établir de la confiance, c'est bien, mais sans grands changements prévus dans le régime des relations gréco-turques », a estimé M. Vérémis. Pour le moment, estime ce spécialiste, « la situation ne se prête pas beaucoup au changement : à Chypre, l'arrivée au pouvoir d'une direction nationaliste ne promet pas d'ouverture et la situation financière grecque, qui durera des années, encourage plutôt au statu quo ».
La Grèce attend aujourd'hui le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avec l'espoir d'établir « un climat de confiance » notamment via une coopération commerciale, pouvant ouvrir la voie à un règlement à terme des nombreux problèmes de voisinage et de l'épineuse affaire de Chypre. Trois mois après avoir...
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