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Liban

Beyrouth : le 14 Mars juge la bataille inéluctable ; le Hezbollah atermoie

Le Premier ministre a insisté pour que la parité islamo-chrétienne soit totalement respectée dans le cadre des municipales à Beyrouth, rappelant que c'est ainsi que l'avait voulu et fait son père, Rafic Hariri.
« Ce scrutin est censé fédérer les Libanais et non pas les diviser », a dit Saad Hariri, relevant que l'émulation doit porter sur l'élection du conseil municipal le plus attaché à la relance et à l'intérêt public. Il a néanmoins mis en garde contre ceux qui veulent « faire tomber les Libanais dans le piège du panachage en multipliant les slogans confessionnels et sectaires », les accusant de vouloir dynamiter la parité islamo-chrétienne en préparant le découpage de la capitale pour la prochaine échéance. Et s'adressant à des familles beyrouthines à Koraytem, il s'est déclaré convaincu qu'elles sauront éviter l'appât.
Si Saad Hariri a évité hier d'évoquer l'éventuelle bataille qui risque de secouer la capitale dans une dizaine de jours, ce qui n'était pas le cas des autres.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a ainsi indiqué que son parti œuvre en faveur de « l'entente » à Beyrouth et qu'aucune décision définitive n'a encore été prise. « Cela se fera une fois que tous les efforts auront été épuisés », a-t-il dit, souhaitant que la Résistance « soit écartée » des slogans de ces municipales. « Ceux qui ne font pas partie des listes consensuelles entre le Hezbollah et Amal ne sont pas nécessairement contre la Résistance ; au contraire, ils ont le droit de mener bataille », a jugé le patron du parti de Dieu.
Il n'empêche, le député Hezbollah, Ali Fayad, a assuré que le parti « ne laissera pas tomber le chef du CPL, Michel Aoun. Nous soutenons toutes ses propositions, il est notre allié, nous sommes dans la même position et nous tenons à lui », a-t-il renchéri, estimant que le meilleur moyen de régler le problème réside dans le contact direct entre Saad Hariri et Michel Aoun. Il est d'ailleurs à noter que les milieux aounistes n'hésitent pas à évoquer dans leurs médias une réunion entre les deux hommes en début de semaine prochaine. « Il est inadmissible de dire qu'il n'existe à Beyrouth, sur le plan politique, que le Courant du futur », a ajouté le député Fayad, espérant aboutir à un climat positif propice aux convergences de points de vue. « Mais je reste convaincu que nous nous dirigeons vers la bataille à Beyrouth, qui doit rester pour tous. »
Interrogé sur le 7 mai 2008, il a affirmé que c'était « une exception », avouant « ne pas aimer en parler. Lorsqu'une faction libanaise dépasse certaines lignes rouges, elle donne à l'autre camp un prétexte pour, à son tour, franchir les limites ».
Du côté du 14 Mars, le ministre d'État Michel Pharaon partage l'avis du député du Hezbollah. « Le climat à Beyrouth, à moins d'un miracle, est à la bataille, et c'est l'autre camp qui l'a imposée », a-t-il dit, regrettant que Michel Aoun ne se soit pas concentré sur les questions liées à la capitale et à son développement. « Nous avons évoqué certaines propositions, mais nous n'avons pas été écoutés », a-t-il encore dit, s'étonnant du manque de volonté de la part du chef du CPL qui « défend les intérêts de l'opposition sunnite » de débattre de questions liées aux communautés chrétiennes dans la capitale. Le ministre Pharaon a également déploré les provocations à l'encontre des Beyrouthins et l'arrogance dont fait preuve le CPL, évoquant les calculs de Michel Aoun « qui n'ont rien à voir avec l'intérêt des chrétiens ou ceux de la capitale. Je crois que ses alliés, du Hezbollah jusqu'au Tachnag, sont assez gênés par ses prises de position », a-t-il affirmé.
Son colistier à Achrafieh, Nadim Gemayel, a assuré quant à lui qu'il est « hors de question de donner au général Aoun aux municipales ce qu'il n'a pas réussi à obtenir aux législatives », précisant qu'aucun accord n'a été trouvé à ce jour pour la capitale. « C'est nous qui avions triomphé aux législatives, et si (Michel) Aoun veut négocier les sièges chrétiens de la municipalité de Beyrouth, c'est avec nous qu'il doit le faire ; nous refusons catégoriquement l'arrogance avec laquelle il nous traite », a-t-il asséné, relevant que ce sont les députés chrétiens de la capitale qui ont pris soin de sélectionner les candidats chrétiens à ces municipales.
Le colistier Serge TorSarkissian a un avis à peine plus nuancé : « Les portes d'un éventuel accord à Beyrouth ne sont pas encore verrouillées », a-t-il dit à l'agence Akhbar el-Yom, précisant que le 14 Mars pose deux conditions essentielles pour entamer un nouveau round de négociations : « Un : respecter les résultats des législatives 2009. Deux : négocier exclusivement et directement avec Michel Pharaon. » Le député arménien-catholique d'Achrafieh a indiqué que le président de la Chambre, Nabih Berry, a donné son accord sur le candidat qui représentera Amal, « signifiant par là son accord tacite pour une non-bataille à Beyrouth ». Il a en outre révélé qu'une volonté de parvenir à une entente avec le Tachnag était initialement prévue, « sauf que le parti a claqué les portes à Bourj-Hammoud », assurant que Saad Hariri leur a donné « carte blanche » concernant le choix des 12 membres chrétiens de la municipalité de Beyrouth.
Député Courant du futur de la capitale, Ammar Houry est lui aussi persuadé que la bataille est inéluctable, alors que le député Jamaa islamiyya, Imad el-Hout, a tenu à rappeler que Beyrouth « refuse de céder aux conditions d'une partie dont le seul but est de marquer des points contre le camp adverse ».
Le Premier ministre a insisté pour que la parité islamo-chrétienne soit totalement respectée dans le cadre des municipales à Beyrouth, rappelant que c'est ainsi que l'avait voulu et fait son père, Rafic Hariri.« Ce scrutin est censé fédérer les Libanais et non pas les diviser », a dit Saad Hariri, relevant que...

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