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Liban - Tension régionale

Les transferts d’armes au Hezbollah : Washington et Tel-Aviv multiplient les mises en garde

L'affaire des transferts présumés d'armes sophistiquées au Hezbollah via la Syrie continue de susciter de vives réactions dans les milieux officiels américains et israéliens qui multiplient les mises en garde à ce propos, tandis que Téhéran affirme qu'il ripostera en cas d'attaque contre la Syrie.
Le bras de fer régional qui prend le Liban en otage, et qui oppose principalement la Syrie et l'Iran, d'un côté, et Israël, de l'autre, se poursuit de plus belle. Au cours des dernières vingt-quatre heures, les États-Unis et Israël ont ainsi accru leurs pressions sur le Liban et la Syrie en soulevant une fois de plus le problème de la livraison d'armes sophistiquées au Hezbollah, via le territoire syrien. La Secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a notamment mis en garde contre « les graves dangers que fait courir le transfert d'armes de la Syrie au Hezbollah ». Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a déclaré pour sa part que son pays juge « le gouvernement du Liban, et derrière lui le gouvernement syrien, responsable de ce qui se passe maintenant au Liban ». Pendant ce temps, le vice-président iranien, Mohammad Reza Rahimi, affirmait que l'Iran ripostera si Israël attaque la Syrie.
C'est dans un discours prononcé à Washington devant la Commission juive américaine (AJC, un groupe d'influence américain) que la secrétaire d'État est revenue à la charge au sujet du transfert d'armes au Hezbollah. Elle a notamment souligné que la livraison d'armes aux miliciens du Hezbollah, « en particulier de missiles à longue portée », menacerait la sécurité d'Israël, « déstabiliserait profondément la région » et violerait la résolution de l'ONU, régulant les importations d'armes au Liban. Dénonçant directement la Syrie pour ses transferts d'armes au Hezbollah et au Hamas, elle a déclaré sur ce plan : « Nous n'acceptons pas ce comportement provocateur. Le président Bachar el-Assad prend des décisions qui pourraient signifier la guerre ou la paix dans la région. »
De son côté, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a lui aussi dénoncé une nouvelle fois les transferts d'armes au Hezbollah. Le Liban « devra rendre des comptes » si la situation empire dans la région, a-t-il déclaré à ce propos lors de sa visite à Washington. « Qu'il soit clair que nous jugeons le gouvernement du Liban, et derrière lui le gouvernement syrien, responsable de ce qui se passe maintenant au Liban, et que le gouvernement libanais sera celui qui devra rendre des comptes si cela se détériore », a lancé M. Barak dans son discours devant la Commission juive américaine. L'ancien chef du gouvernement israélien a de nouveau mentionné « des livraisons de systèmes d'armes rompant l'équilibre » des forces au Liban.
Notons dans ce cadre qu'un officier supérieur israélien a affirmé hier que « le moment de la riposte israélienne contre le Hezbollah se rapproche, semble-t-il ». Il a toutefois souligné qu'Israël n'a pas l'intention de lancer une troisième guerre contre le Liban. « Mais si les messages diplomatiques n'aboutissent pas aux résultats escomptés (au sujet des transferts d'armes au Hezbollah), une attaque contre les convois d'armes et de missiles destinés au Hezbollah ne deviendra plus illusoire. Si ces attaques ont effectivement lieu, elles constitueront des messages d'avertissement », a-t-il déclaré.

Mise en garde iranienne
À Damas, au terme d'une visite de quarante-huit heures en Syrie, le vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi a affirmé que l'Iran ripostera si Israël lance une attaque contre la Syrie. « Nous serons aux côtés de la Syrie contre toute menace (...) et si les violeurs de la terre palestinienne veulent tenter quelque chose, nous leur couperons les pieds », a déclaré M. Rahimi lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre syrien Mohammad Naji Otri.
« La Syrie est un pays fort, prêt à contrer les menaces. Sans aucun doute, l'Iran soutiendra la Syrie par tous les moyens et de toutes ses forces (...) face aux ennemis et aux violeurs de la terre de Palestine », a insisté M. Rahimi selon la traduction arabe de ses déclarations en persan. Pour M. Rahimi, « les menaces israéliennes (proférées contre Damas) sont sans importance », car « personne ne réussira à ébranler l'amitié et l'appui iraniens à la Syrie ».

Un responsable du Fateh chez Hariri
Notons dans ce contexte que la tension régionale et les développements en rapport avec le processus de paix palestino-israélien ont été au centre d'un entretien que le Premier ministre Saad Hariri a eu hier avec le ministre palestinien Azzam el-Ahmad, membre du comité central du Fateh, en présence du chargé d'affaires près l'ambassade de Palestine à Beyrouth, Achraf Dabbour, et du conseiller du Premier ministre, Mohammad Chatah. À l'issue de l'entrevue, le ministre palestinien a indiqué qu'il avait exposé à M. Hariri le dernier point des efforts déployés par les États-Unis et la communauté internationale afin de relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens.
Le responsable du Fateh a également conféré à ce propos avec la députée de Saïda, Mme Bahiya Hariri, ainsi qu'avec le chef de l'Organisation populaire nassérienne, Oussama Saad.

La ligne de mire de l'armée
Il convient d'indiquer, par ailleurs, qu'au cours d'une cérémonie organisée à Saghbine, à l'occasion de l'inauguration d'une caserne dans la localité, le commandant de l'armée, le général Jean Kahwagi, a affirmé que « l'armée a dans sa ligne de mire les mouvements de l'ennemi, et elle ripostera, par tous les moyens disponibles et quels que soient les sacrifices, à toute agression perpétrée par l'ennemi ».
Le général Kahwagi a réaffirmé en outre l'engagement de l'armée à appliquer la résolution 1701 du Conseil de Sécurité, en collaboration avec les Casques bleus de la Finul.
Le bras de fer régional qui prend le Liban en otage, et qui oppose principalement la Syrie et l'Iran, d'un côté, et Israël, de l'autre, se poursuit de plus belle. Au cours des dernières vingt-quatre heures, les États-Unis et Israël ont ainsi accru leurs pressions sur le Liban et la Syrie en soulevant une fois de plus le problème de la livraison...

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