Rechercher
Rechercher

Culture - Correspondance

Le « Washington Post » et l’art contemporain libanais « en temps de guerre »

Pour le critique d'art du « Washington Post », Philip Kennicott, les œuvres des 29 artistes libanais, actuellement sur les cimaises du musée Katzen, sont l'exemple même de la difficulté de créer en temps de guerre.

Mario Saba devant son installation.(DR)

Dans son compte rendu de cette exposition, Philip Kennicott écrit notamment: «On est tenté de voir, dans cette exposition, les raisons pour lesquelles un pays à la croisée des chemins de la civilisation tombe souvent dans l'autodestruction, mais l'art ne peut expliquer la guerre. C'est plutôt l'inverse.» Il se réfère, d'abord, à ceux qui oblitèrent la guerre, à l'exemple des toiles «bien travaillées de Chawki Chamoun, qui a arrêté de peindre durant la guerre. Un sentiment noble que l'on ne peut critiquer quand on vit dans un pays prospère et paisible.» Une œuvre tranquille, selon lui, qui contraste avec l'installation, Débris, de Nada Sehnaoui, faite d'un assemblage de photos, prises après l'attaque israélienne de 2006, et «qui suscite la question suivante: cette imagerie terrifiante est-elle une réponse auto-immunisante de l'âme qui cherche à organiser l'impensable?».
Par ailleurs, Kennicott trouve que les œuvres les plus opaques et les plus déroutantes sont les plus évocatrices, telle l'installation de Mario Saba, Le temple. «Faite d'un embrouillage de fils de fer, de vieilles machines électroniques, d'un arbre de la sagesse-vidéo et de motifs religieux, elle laisse présager que toute utopie est une descente dans la tour de Babel, de la guerre, du chaos et de la destruction.»
Il précise que la guerre est présente, «face au professionnalisme évident dans beaucoup d'œuvres. Elle a véhiculé des schémas familiers et les a placés dans des formes artistiques traditionnelles. Ainsi, l'animation digitale et haute en couleur de Jean-Pierre Watchi. Son fond sonore musical conduit à des bruits d'armes.» Ajoutant, «mais il serait présomptueux d'attendre des artistes des représentations au-delà de l'art. Ce dernier est en fait un chemin dangereux pour comprendre un peuple.» Kennicott voit dans l'œuvre d'Oussama Baalbaki, Orage dans la chambre, une métaphore de tout ce concept. Dans cette toile, un jeune homme est recroquevillé sur une chaise, avec le visage tellement enfoui dans son livre que non seulement il assombrit le monde autour de lui, mais qu'il lui est quasiment impossible de lire. «Le livre, conclut le critique, est l'art, le jeune homme est le spectateur et les mots sur la page signifient l'essence même du Liban.»
Dans son compte rendu de cette exposition, Philip Kennicott écrit notamment: «On est tenté de voir, dans cette exposition, les raisons pour lesquelles un pays à la croisée des chemins de la civilisation tombe souvent dans l'autodestruction, mais l'art ne peut expliquer la guerre. C'est plutôt l'inverse.» Il se réfère, d'abord, à...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut