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Lifestyle - Espace

Discours crucial d’Obama demain au Centre spatial Kennedy

L'annulation du programme Constellation et le retrait du service, fin 2010, des trois navettes risquent de faire perdre aux États-Unis leur leadership.
Inquiets au sujet de l'avenir des vols spatiaux habités américains, employés de la NASA, élus et milieux d'affaires de Floride attendent avec impatience l'intervention du président Barack Obama demain au Centre spatial Kennedy, espérant des éclaircissements.
Prenant le Congrès et la plupart des salariés de la NASA par surprise, le président a annulé en février le programme Constellation de retour des Américains sur la Lune en prélude à la conquête de Mars, lancé en 2004 par George W. Bush, et ce sans proposer d'autre solution claire. M. Obama entend encourager le développement de lanceurs privés pour acheminer les Américains à la station spatiale internationale (ISS) et veut que la NASA développe de nouvelles technologies pour l'exploration spatiale habitée au-delà de l'orbite terrestre basse. « Ce fut une surprise totale », confie à l'AFP Michael Griffin, l'ex-patron de la NASA, un des principaux concepteurs de Constellation. « Tout le monde était en état de choc (au Centre Kennedy) le matin de l'annonce », raconte Jim Bolton, responsable de la préparation de la navette, récemment cité par le Washington Post. Au Congrès, qui a le dernier mot en matière budgétaire, démocrates et républicains ont fustigé la décision présidentielle, se proposant d'agir de concert pour la modifier.
Ce changement de cap dans le programme spatial américain intervient au moment où les trois navettes vont être retirées du service fin 2010 comme décidé par George W. Bush en 2004. En l'absence de remplacement américain prêt à prendre la relève, les États-Unis dépendront des vaisseaux russes Soyouz pour accéder à l'ISS dont ils ont financé la quasi-totalité des cent milliards de dollars.
« Franchement, nous trouvons le projet du président inacceptable dans sa forme actuelle », explique à l'AFP Susan Kosmas, démocrate de la Chambre des représentants, qui représente la circonscription dont dépend le Centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral en Floride (Sud-Est). « Dans ma circonscription, nous allons perdre de 7 000 à 9 000 emplois » directement liés à la navette, soit plus de la moitié des 14 000 à 15 000 salariés du centre spatial. Un grand nombre sont employés par des sous-traitants comme Boeing. Selon Melissa Stains, présidente de la Chambre de commerce de Cocoa Beach, proche du Centre Kennedy, ce sont près 30 000 emplois indirects qui vont disparaître dans le comté. « Nous sommes en récession avec un chômage de 12,2 %, et maintenant, nous perdons notre plus gros employeur », déplore-t-elle dans un entretien avec l'AFP. « J'aimerais entendre du président le 15 avril qu'il va poursuivre l'exploration spatiale habitée et combler le fossé entre la fin de la navette et son remplacement » peut-être vers 2015.
Cela est encore plus incertain avec l'annulation de la fusée Ares 1 dans le cadre de Constellation. La NASA a dépensé plus de neuf milliards sur Ares 1 et la capsule Orion qui devaient succéder à la navette mi-2010.
« Nous pensons que la navette devrait continuer à voler pour desservir l'ISS », juge Susan Kosmas qui a déposé avec son collègue républicain Bill Posey un projet de loi pour continuer à faire voler l'orbiteur. « Nous craignons beaucoup que les États-Unis ne perdent leur leadership dans l'espace », ajoute-t-elle exprimant une crainte souvent entendue. « Il faut savoir où on va, estime Dale Ketcham, président du centre privé de recherche Spaceport Research and Technology Institute, pas très loin du Centre Kennedy. Je crois que le président Obama veut retourner sur la Lune et aller sur Mars, mais il doit venir ici et nous le dire. »
Selon le patron de la NASA, Charles Bolden, ancien astronaute, M. Obama va prononcer « un discours majeur de politique spatiale » demain.
Inquiets au sujet de l'avenir des vols spatiaux habités américains, employés de la NASA, élus et milieux d'affaires de Floride attendent avec impatience l'intervention du président Barack Obama demain au Centre spatial Kennedy, espérant des éclaircissements.Prenant le Congrès et la plupart des salariés de la NASA par...

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