La demande de M. Chami a pour le moins « surpris » les milieux diplomatiques concernés. Ceux-ci font valoir que la sécurité de leurs ressortissants est de leur compétence, ainsi que l'évaluation des risques qu'ils encourent.
Et ces milieux de citer le cas survenu, il n'y a pas si longtemps, de l'arrestation pour quelques heures de l'épouse d'un diplomate représentant une grande puissance européenne, qui s'était approchée de trop près du domicile d'un leader à Beyrouth.
La levée des restrictions aux déplacements de leurs ressortissants « n'est pas aussi facile qu'on le croit », ont encore souligné ces milieux.
« L'état de la sécurité au Liban est " acceptable ", sans cesser pour autant d'être " précaire ", comme l'affirme dans son récent rapport sur l'application de la 1701 le secrétaire général de l'ONU », insistent les milieux diplomatiques cités, qui mentionnent en particulier une fugace mise en garde du porte-parole du Quai d'Orsay rapportée jeudi par l'agence MEN, dans laquelle, au lendemain de la rencontre entre les présidents Sarkozy et Obama, il a estimé que des « heurts » peuvent encore se produire au Liban et que l'afflux d'armes en provenance de Syrie se poursuit.
Une assertion catégoriquement niée par le Liban, qui vient d'affirmer à John Kerry, de passage à Beyrouth, que l'armée n'a jamais saisi de cargaison d'armes destinée au Hezbollah, provenant en contrebande de la Syrie.
Les responsables libanais se demandent, aujourd'hui, pour quelle raison les appréhensions françaises, si elles existent vraiment, n'ont pas été communiquées au Liban par les voies diplomatiques traditionnelles, ou par des canaux militaires.