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Nos Lecteurs ont la Parole

Contre-proposition

Par Christian JEANBART
Il aura fallu les douloureux événements de mai 2008 pour ouvrir la voie vers la présidence de la République à une personnalité comme Michel Sleiman, dont la bravoure militaire et le bon sens politique ne sont plus à démontrer. Et voilà qu'à présent on réclame son départ,  malgré tout !
Il est impératif de rappeler ici les circonstances de l'époque : tous les acteurs politiques du pays ayant convenu que le meilleur choix ne pouvait que se porter sur un candidat consensuel, cela s'est concrétisé suite à l'arrangement de Doha, conclu grâce à la médiation du Qatar que nous remercions vivement pour avoir mis fin aux hostilités et permis la tenue des élections. Rappelons à cet effet la conclusion pertinente de l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, dans son discours du 25 mai 2008 au Parlement : « Il y a un vainqueur, le Liban, et un vaincu, la discorde. » Nous étions donc vainqueurs. Oui, absolument, mais quoique vainqueurs et à notre grande surprise, maintenant que nous avons un président, on réclame qu'il démissionne à défaut - dit-on - de prendre position.
Quelle idée de s'acharner à chercher les problèmes là où ils ne sont pas, remettant en cause par là même des résultats aussi fondamentaux, laborieusement obtenus ! Cette réclamation nous appelle en effet à insister sur le fait que Michel Sleiman ne manque pas de prendre position. Il suffit de parcourir la presse pour s'en rendre compte et constater combien et comment il se dépense et s'active dans tous les sens en vue de promouvoir l'intérêt du Liban et de faire valoir ses droits aux niveaux local, régional et international. Il le fait remarquablement, en ayant toutefois exclusivement recours à tous les pouvoirs constitutionnels que Taëf a bien voulu laisser au président de la République, sans dépasser d'un iota ses prérogatives ; sagesse oblige, bien évidemment, car s'il les dépassait, nous entendrions des réclamations diamétralement opposées à celle-ci.
En poussant par ailleurs l'analyse, force est de noter le paradoxe que ladite réclamation revendique aussi, comme beaucoup d'autres : la restitution au président de la République de ses pouvoirs pour optimiser ses moyens de gouvernance et, de ce fait, contribue à localiser, une fois de plus, l'endroit où le bât blesse.
Certes ! Mais alors, pourquoi donc proposer la démission du président ? Elle ne produirait que des effets contraires au but recherché puisqu'il s'agit de renforcer la présidence de la République, car de quelle force parle-t-on en dehors de celle dévolue par les pouvoirs constitutionnels ?
Quant à l'image du président, elle est rehaussée par sa manière de faire face aux difficultés plutôt que de leur tourner le dos. Et si le dialogue comporte des défis, l'appel au dialogue, lui, ne peut qu'être applaudi. Coopérons donc tous ensemble, sans plus tarder, pour restituer au président ces pouvoirs indispensables qu'une démission actuelle n'assurera certainement pas.
Il aura fallu les douloureux événements de mai 2008 pour ouvrir la voie vers la présidence de la République à une personnalité comme Michel Sleiman, dont la bravoure militaire et le bon sens politique ne sont plus à démontrer. Et voilà qu'à présent on réclame son départ,  malgré tout...

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