Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a confirmé qu'une requête avait été transmise, via l'ambassade américaine, par la division du département d'État chargée de la lutte contre le trafic de stupéfiants dans le monde, qui participe à l'entraînement des forces de sécurité au Liban.
Elle a été rejetée, signale le texte.
Titrant "L'ambassade américaine espionne le Liban", le quotidien As-Safir, proche de la minorité soutenue par Damas et Téhéran, avait révélé dans son édition de vendredi l'existence d'une telle démarche auprès du gouvernement libanais en avril 2009.
La polémique a entraîné une réunion d'urgence des membres de la commission parlementaire de l'Information et des Télécommunications et de hauts responsables, dont le ministre de l'Intérieur Ziad Baroud.
"Si ce qui a été publié dans le journal est exact, nous pourrions nous retrouver face à une situation sensible et dangereuse", a réagi Hassan Fadlallah, à la tête de la commission.
"Nous devons nous opposer à toute tentative de nuire à la souveraineté libanaise, que cela vienne des ambassades américaine, iranienne, syrienne, française, ou de n'importe quelle autre représentation", a poursuivi ce député du Hezbollah, pilier de la minorité parlementaire.
Le secrétaire général du Hezbollah Nasrallah a également dénoncé dans la soirée la requête américaine. "En raison des liens stratégiques entre les États-Unis et Israël, toute information recueillie grâce à ce genre de requête parvient aux Israéliens", a déclaré M.Nasrallah.
"Cela revient à offrir à Israël des informations sur un plateau d'argent par procuration, et nous espérons qu'aucun citoyen libanais ne collabore avec l'ambassade américaine dans cette affaire", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Énergie Gebrane Bassil, titulaire à l'époque du portefeuille des Télécommunications, a également affirmé à l'AFP que la requête américaine avait été rejetée.
"Ils ont demandé l'accès à des informations très détaillées sur le réseau de téléphonie mobile au Liban", a-t-il expliqué.
"En tant que ministre, je ne pense pas qu'une partie étrangère, quel que soit le pays qu'elle représente, ait besoin d'une telle information", a-t-il poursuivi.
L'ambassade américaine n'a pas souhaité réagir.
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