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Moyen Orient et Monde - Afghanistan

Des boucliers humains auraient été utilisés à Marjah

Une réunion secrète entre des émissaires de Karzaï et des hommes proches des talibans aurait eu lieu aux Maldives.

Cerné par des soldats de la force internationale, à Marjah, dans la province du Helmand, un Afghan se rend. Altaf Qadri/AFP

Les talibans utilisent des civils comme boucliers humains pour se protéger et ralentir la progression des forces internationales et afghanes vers Marjah, un fief taliban du sud de l'Afghanistan, a accusé hier l'armée afghane. « Ils ont pris des civils en otages. Ils placent femmes et enfants sur les toits des maisons et tirent », protégés par les civils, a déclaré le général Mohaidin Ghori, commandant des forces afghanes dans l'opération Mushtarak. Cette tactique, combinée à la pose de bombes artisanales, « a ralenti l'avancée de nos troupes », a déploré le général Ghori. Depuis samedi, quelque 15 000 soldats afghans et étrangers sont engagés dans l'opération Mushtarak (« Ensemble » en dari), en plein cœur de la province du Helmand.
Dans un cas, des talibans ont été vus tirant depuis la fenêtre d'une maison où se trouvaient des civils, selon un rapport d'opérations dont l'AFP a pu obtenir une copie. Un enfant en pleurs se trouvait également devant la maison. « Nos soldats ont vu trois talibans leur tirer dessus puis courir dans des maisons. Puisque nos commandants ont ordonné de ne pas tirer sur les civils, nous avons laissé partir les talibans », a également raconté le colonel Shireen Shah.
Un porte-parole régulier des talibans, Yousuf Ahmadi, a démenti à l'AFP ces accusations les qualifiant de « mensonges ». « Nous n'avons jamais utilisé les civils comme boucliers humains. Nous sommes là, prêts à combattre les envahisseurs en combat direct », a déclaré M. Ahmadi joint depuis un endroit inconnu.
Les commandants afghans avaient assuré en début de semaine que la coalition s'était arrogé le contrôle de la quasi-totalité de Marjah et ses environs, un des fiefs des insurgés islamistes et grenier à pavot de l'Afghanistan.
Le gouverneur de la province, Mohammad Gulab Mangal, a pu se rendre hier à Marjah et a fait hisser un drapeau afghan, symbole de la souveraineté du gouvernement afghan sur une zone contrôlée ces dernières années par les combattants islamistes, au milieu d'un marché désert. Les magasins étaient fortement endommagés, signe des combats intenses qui ont opposé ces derniers jours les talibans aux militaires. Des barbelés ont également été déployés en grand nombre pour marquer les zones où auraient été posées un grand nombre de mines artisanales. Mais le gouverneur a estimé que Marjah n'avait pas encore été complètement « nettoyé » des talibans ainsi que des bombes posées pour ralentir l'avancée des troupes afghanes et internationales.
« L'opération Mushtarak est en bonne voie. Les talibans sont tactiquement capables, opposent de la résistance et sont rusés », a déclaré le commandement des forces internationales dans un communiqué. « Le nombre de mines est considérable dans ces zones, et les forces combinées (afghanes et internationales) doivent être très mesurées dans leurs mouvements pour minimiser les pertes », a ajouté l'OTAN. Au cinquième jour de l'offensive, le bilan est de quatre soldats tués dans les rangs de l'OTAN, dont deux par des bombes artisanales. Trente talibans auraient été tués. Douze civils ont également péri par erreur.
À Washington, le président américain Barack Obama devait réunir son cabinet de guerre pour évaluer l'impact de la première offensive majeure des forces de l'OTAN depuis l'envoi de renforts dans le cadre de la nouvelle stratégie américaine de contre-insurrection.
Parallèlement, une source proche du gouvernement des Maldives a affirmé hier, sous le couvert de l'anonymat, que des représentants du gouvernement afghan et des hommes proches des talibans se sont rencontrés en secret le mois dernier dans un hôtel de luxe de l'archipel pour parler de la paix en Afghanistan. Selon cette source, aucun obstacle légal ne s'est opposé à l'entrée des hommes liés aux talibans sur le territoire des Maldives, leurs noms ayant été récemment retirés d'une liste noire sur les déplacements de personnes établie par les Nations unies.

Les talibans utilisent des civils comme boucliers humains pour se protéger et ralentir la progression des forces internationales et afghanes vers Marjah, un fief taliban du sud de l'Afghanistan, a accusé hier l'armée afghane. « Ils ont pris des civils en otages. Ils placent femmes et enfants sur les toits des maisons et tirent », protégés...

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