De la difficulté de créer

Il est bien difficile de réaliser une œuvre. Il y aura toujours quelqu'un pour vous reprocher telle ou telle chose. Pour dénoncer, stigmatiser. Pourquoi Dieu a-t-il créé les maladies ? Les guerres ? La haine ? Et toutes les anomalies de la terre ? Mais il n'y aura personne pour dire et rappeler pourquoi il a créé cette belle fleur. Cette superbe plaine, ce magnifique vallon et cette merveilleuse mer. Il n'y aura personne pour dire merci pour toutes ces créations, car elles sont comme un dû à nos yeux.
Mais laissons Dieu tranquille, il n'a que faire de nos sermons. Passons aux humains qui sont aussi ingrats l'un envers l'autre.  Ainsi, comment ne pas s'extasier devant la beauté d'Avatar et comment ne pas s'émerveiller devant l'esprit humain capable de ce genre de créations ? Il y aura toujours quelqu'un qui trouvera l'œuvre laide, opportuniste et réalisée seulement dans un but lucratif. Comment ne pas partager les émois et les tourments d'un Daniel Day-Lewis dans le film Nine, incarnant cet autre metteur en scène démiurge qui s'est battu contre les démons de la créativité. Infertilité quand tu nous tiens !    
Et aujourd'hui, alors qu'un grand réalisateur a quitté la scène de la vie ; alors qu'Eric Rohmer a rejoint Truffaut, laissant Chabrol, Resnais et Godard orphelins. Alors que la nouvelle vague n'est plus que l'écume d'elle-même, on est là à se poser la question sur la difficulté de créer.
Faire de sorte que le genou, simple membre du corps humain, soit associé à jamais à une certaine Claire. Et de surcroît universellement ; faire rêver tous les jeunes gens de la planète d'une Nuit chez Maud  et enfin n'imaginer Les Nuits de la pleine lune que sous les traits de Pascale Ogier et Fabrice Luchini. Si cela ne signifie pas créer, alors qu'est-ce donc ? Salut à tous les créateurs.