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Moyen Orient et Monde - Égypte

Violences entre musulmans et coptes : 42 personnes arrêtées

Les attaques contre les chrétiens « suscitent l'indignation », déclare Benoît XVI.

Des membres des forces de l’ordre égyptiennes ont été déployés dans le village de Bahgoura, situé à proximité de Nagaa Hamadi. Victoria Hazou/AFP

Quarante-deux personnes - 14 musulmans et 28 coptes, ou chrétiens d'Égypte - ont été arrêtées à la suite de violences dans le village de Bahgoura en Haute-Égypte, a annoncé la police hier. Onze boutiques détenues par des coptes, ainsi que huit maisons et deux motos appartenant à des membres de cette communauté, ont brûlé durant ces heurts, a indiqué à l'agence officielle MENA le chef de la police du gouvernorat de Qena, le général Mahmoud Gohar. Un responsable des services de sécurité a indiqué à l'AFP que quelle que soit leur confession, ces personnes étaient « des fauteurs de troubles ».
Bahgoura est situé à proximité de Nagaa Hamadi, où mercredi soir trois personnes circulant en voiture ont ouvert le feu sur des fidèles qui sortaient de la messe, à la veille du Noël copte, tuant six coptes ainsi qu'un policier musulman. La police a annoncé vendredi avoir arrêté les trois meurtriers, dont Mohammad al-Kammouni, surnommé « Hamam ». Mais la nouvelle est loin d'apaiser les coptes. « Nous connaissons tous Hamam », dit un chrétien de Nagaa Hamadi. « C'est un homme de main. Nous voulons savoir qui est vraiment derrière la fusillade. » Le parquet de Qena-Nord a inculpé les trois hommes de « meurtre avec préméditation, mise en danger de la vie d'autrui et atteinte aux propriétés publique et privée », ordonnant en outre qu'ils soient détenus pendant 15 jours pour les besoins de l'enquête, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Ces événements ont relancé l'inquiétude des coptes (6 à 10 % des 80 millions d'Égyptiens), une communauté chrétienne qui se sent de plus en plus marginalisée dans un pays où l'islam strict est en progrès. À Rome, le pape Benoît XVI a condamné hier, au cours de la prière de l'Angélus, les meurtres de mercredi, assurant que « la violence envers les chrétiens dans certains pays suscite l'indignation de nombreuses personnes ». « Il ne peut y avoir de violence au nom de Dieu. (...) On ne peut pas penser l'honorer en offensant la dignité et la liberté de nos proches. Les institutions politiques et religieuses doivent assumer leurs responsabilités », a conclu Benoît XVI.
Samedi, au Caire, près de 600 personnes - artistes, enseignants, responsables d'ONG et étudiants - se sont rassemblées devant le parquet général, dans le centre-ville, pour protester contre les violences confessionnelles. Beaucoup brandissaient des pancartes dénonçant « le silence choquant des autorités » et réclamant « la sécurité pour tous les Égyptiens ». « Ce qui s'est passé n'est pas un crime mais une trahison nationale, qui ne menace pas que la relation entre musulmans et chrétiens mais toute l'Égypte », a affirmé à l'AFP le cinéaste égyptien Yousri Nasrallah. « La majorité est responsable de la sécurité de la minorité », a pour sa part déclaré Imad Attiya, du Comité national pour la lutte contre la violence confessionnelle. Une plainte a en outre été déposée par un groupe de coptes, de musulmans et de membres du mouvement d'opposition Kefaya auprès du parquet contre les services de sécurité, les accusant d'avoir échoué à protéger les bâtiments religieux, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Quarante-deux personnes - 14 musulmans et 28 coptes, ou chrétiens d'Égypte - ont été arrêtées à la suite de violences dans le village de Bahgoura en Haute-Égypte, a annoncé la police hier. Onze boutiques détenues par des coptes, ainsi que huit maisons et deux motos appartenant à des membres de cette communauté, ont...

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