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CD, DVD - Un peu plus de...

Saison (pas)morte

Les fêtes sont désormais bel et bien terminées. Sensation aigre-douce qui nous prend en ce début 2010. Une sensation étrange de soulagement et d'amertume. Il est vrai que cette période est finie, mais finalement, elle était sympathique cette folie ambiante. On avait le choix. Sortir, faire la nouba ou rester chez soi, à la maison comme quand il pleut et qu'on glande sans remords aucun. L'énergie était différente. On a vu tout le monde. Peu sûrement. Mais tout le monde. Les proches. Les moins proches. Ceux qu'on aime. Et ceux moins. Des Pères Noël, des lutins, des rois mages, des vendeurs, des serveurs, des chanteurs, des gens du travail, des cousins, des connaissances, des perdus de vue, des expat, des touristes... bref, tout le monde. Puis comme par enchantement, une fois sonné le glas du 4 janvier, tout ce beau monde est rentré. Et tout est rentré dans l'ordre. L'ordre du « normal ». Et là, on cuve. On cuve notre vin, notre champagne, notre foie gras, notre bûche, notre galette des rois/reines... on cuve tout, tout simplement. Il fait beau, la saison du ski n'a toujours pas commencé, l'école a repris, le travail aussi. Le rythme ordinaire, en somme, d'une journée de janvier, d'une semaine de janvier. On appelle ça communément une saison morte. Comme c'est dommage de la nommer ainsi cette période de l'année. La saison est peut-être morte mais nous, on se sent étonnamment en vie. En vie, tout d'abord parce qu'on respire. On ne court plus contre la montre. On ne cherche plus à optimiser notre temps, on le prend. On dort. Plus. Mieux. On traîne aussi. Et on retrouve nos endroits favoris. Un peu plus vides. Plus allégés. Plus intimes. Les restaurants ne sont plus bondés. Les rues sont moins chargées. Les magasins ont affiché les soldes. On peut donc chiner à loisir. Se faire plaisir. Acheter un truc pas forcément utile. Une pièce qu'on avait repérée. Une paire de boucles d'oreille. Un nouveau Blackberry. Un livre. Qu'on aura le temps de lire, enfin. En vie nous sommes, parce qu'elle a repris, notre vie, son cours normal. Et nous voilà donc face à tous les possibles. Toutes les possibilités. On peut faire autre chose. Quelque chose de nouveau. De frais. De différent. On peut se (re)mettre au sport. Entreprendre une activité sociale ou bienfaitrice. On peut se concentrer sur nous-mêmes. Faire un régime bien sûr. Une détox. Purifier son corps. Le faire masser. Le chouchouter. Le dorloter. On peut donc manger mieux. Plus sain. Moins vite. Moins pressé. Savourer un steak tartare (et des frites) à midi sans penser à ce qu'on dînera le soir. On peut aller au théâtre, au cinéma. Sans qu'il y ait foule. Louer un DVD. Regarder une saison complète de la dernière série à la mode. Revoir un Pasolini. Acheter un CD et l'écouter dans son intégralité, les pieds en éventail sur la table basse. On peut s'occuper de la maison. Faire les brocantes et les galeries. Se faire plaisir en rapportant un meuble, un fauteuil, une lampe. C'est que le sapin n'orne plus le salon, qui respire, comme nous, à nouveau. On peut s'offrir quelque chose, à nous, dont on a toujours rêvé. Se mettre au tricot, voire au crochet. On prend son congé annuel. Maintenant. Maintenant que plus rien ne bouscule. On voyage. À Paris, à Londres, aux États-Unis, en Amérique du Sud ou même en Afrique et pourquoi pas en Inde. On peut repartir à la découverte du Liban. De ses régions. De ses montagnes et ses forêts. Ne pas forcément attendre la neige pour profiter de l'air des hautes altitudes. On peut déménager. Changer d'appartement. De lieu. De ville... Les voilà tous les possibles. On se recentre sur nous-mêmes en nous accordant du temps. En accordant du temps aux autres. En faisant de nouvelles rencontres. Intéressantes et/ou superficielles à la fois. On peut (re)tomber amoureux. Écouter l'autre. Entendre l'autre. On peut continuer une histoire qui avait débuté durant les fêtes. Avec moins de frénésie. Plus de douceur. On peut entreprendre une correspondance. Créer un blog. Se mettre à l'écriture. Prendre des photos. On peut chercher un nouveau travail. Quitter l'ancien. Ou retrouver ses marques. Tout naturellement. Voilà pourquoi cette saison est tout sauf morte. Elle est vivante et nous réconcilie avec nous-mêmes. Un soi-même plus apaisé. Plus serein. Un soi-même qu'on avait un peu oublié, négligé, fracassé. J'aime le mois de janvier.
Les fêtes sont désormais bel et bien terminées. Sensation aigre-douce qui nous prend en ce début 2010. Une sensation étrange de soulagement et d'amertume. Il est vrai que cette période est finie, mais finalement, elle était sympathique cette folie ambiante. On avait le choix. Sortir, faire la nouba ou rester chez soi, à la maison...

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