Rechercher
Rechercher

Cinema- - Entre parenthèses

Embrassez qui vous voudrez *

Pas de limitations de vitesse pour le baiser. 

À l'heure des connexions virtuelles, des « regardez-moi je suis sur Facebook, j'ai tant d'amis », des « tu peux me repérer là où je suis, sur Google Earth ou tout simplement en m'appelant alors que je mange, que je lis, que je dors, que je suis en train de faire l'amour » . Bref, à l'heure des connectivités faciles et illimitées, l'homme sombre dans une solitude sidérale. Plus de contact humain, plus de chaleur de la peau, plus de toucher. Tout est aboli. Il est seul, emprisonné dans sa carcasse de chair. Alerte ! Virus ! Les responsables ont en effet pour noms H1N1. Il y a de la paranoïa en l'air. Il a suffi de ce chiffre et des lettres pour que l'être se méfie de son frère, l'autre. Plus d'accolades, plus de baisers, plus de « shake hands ». Même le « take five » n'aura plus sa raison d'être. Dans les églises, on évite les bénitiers, on jette un regard sceptique à la main tendue, on va à reculons vers la communion. Dans les attroupements, chacun est muni de son petit gel aseptisant. S'aseptiser contre le virus de l'autre. Se nettoyer des traces de tissus humains. Voilà un bien triste tableau.  
« Entrez dans la danse, voyez comme on danse...Embrassez qui vous voudrez », dit la chanson.  En dépit de tout ce qui la malmène, la  terre reste « ronde », comme une grande farandole où tout le monde peut entrer. Alors si aujourd'hui, en cette première semaine de 2010, on pourrait prendre des résolutions moins scientifiques et plus intuitives. Si on embrassait ceux qu'on aimait, si on se tenait la main sans se précipiter par la suite pour la nettoyer. Si on remplaçait le mot se connecter par tout simplement se lier. Si tout comme dans Avatar on reprenait  contact avec l'humain, avec l'animal ou la terre nourricière. Si en cette première semaine de 2010, on s'immergeait dans cette terre qui nous a vu naître et on se purifiait avec ses nutriments. Alors, peut-être, je dis peut-être, qu'on ferait front à ces légions de bactéries, ces bataillons de virus. Mais certainement, et là il n'y a pas de doute, le mot liaison reprendrait son sens initial et du mot contact on n'en retiendrait que le simple « tact », diminutif de tactile. La simple connexion aura ainsi fait place à la réconciliation.
 
* Film de Michel Blanc (2002) 
À l'heure des connexions virtuelles, des « regardez-moi je suis sur Facebook, j'ai tant d'amis », des « tu peux me repérer là où je suis, sur Google Earth ou tout simplement en m'appelant alors que je mange, que je lis, que je dors, que je suis en train de faire l'amour » . Bref, à l'heure des connectivités...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut