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Liban - Tourisme

Raconter la ville depuis ses rues

Plusieurs fois par semaine, un étudiant de l'Université américaine (AUB) propose des journées de découverte de Beyrouth... à pied. Le parcours, rodé, traverse quelques quartiers connus et moins connus de la ville, parsemés de grandes et de petites histoires.

Ronnie a tout du globe-trotter : cheveux longs et bouclés, pantalon de toile large, petite besace en bandoulière... « Je suis un vrai Libanais, même si je n'en ai pas l'air ! » plaisante le jeune homme au visage pâle et aux yeux bleus. Étudiant en sociologie à l'Université américaine (AUB), il parle en anglais, et pour cause : dans le petit groupe réuni cet après-midi, on compte Danois, Américains, Français, Suédois ou Allemands... À chaque fois, le mélange est hétérogène.
« La balade est plutôt destinée à des touristes européens, américains ou pour les Libanais qui vivent à l'étranger, nuance Ronnie. Les touristes de la région ne sont pas vraiment habitués à marcher... » Munis de baskets et de sacs à dos, les participants sont partis pour cinq heures de promenade sur les pavés de la ville, escortés par le jeune homme de 28 ans. « Pour traverser, il suffit de me suivre, et vous ne vous ferez pas écraser ! » lance-t-il en souriant.

Billets de 500 livres
Le lieu de rendez-vous est toujours le même : sous l'arbre gigantesque qui couvre de son ombre l'entrée de l'Université américaine. Tandis que la petite équipée attend sagement le top départ, fixé autour de 14h, des cartes de la ville sont distribuées et Ronnie récolte l'argent. La journée coûte 30 000 livres libanaises par personne et comprend une pause-café. Un prix conséquent, justifié par le prix des cartes et de la publicité qu'il faut pour attirer les badauds : Facebook, Google, brochures, annonces... Le bouche-à-oreille reste tout de même la meilleure arme du guide.
Tranquillement, le tour peut commencer. « Hamra est mon quartier préféré, déclare Ronnie. C'est le vrai cœur historique de la ville. » L'étudiant raconte le Wimpy Café, les vieux cinémas, sort de sa poche de vieux billets de 500 livres... De petites histoires pour raconter la grande, celle de Beyrouth aux mille visages et aux mille souffrances. Passages obligés, le Holiday Inn et la tour Murr font l'objet des explications détaillées du jeune homme, comme les quartiers Kantari ou Clemenceau. Plus loin, Wadi Abou Jmil et sa synagogue en reconstruction.

Vingt-trois arrêts
« Quand j'ai décidé d'organiser ces tours, j'ai voulu garder une distance, et adopter un discours facile d'accès et divertissant, se souvient Ronnie. J'avais demandé à l'historien Samir Kassir, auteur de L'Histoire de Beyrouth, de m'apprendre comment raconter. » La méthode semble fonctionner : le jeune homme sait de quoi il parle. Une grande partie de la visite concerne le projet de reconstruction de Solidere. Avant, après... « Les Beyrouthins n'ont pas fini d'en parler, explique-t-il. Mais l'on ne peut pas totalement condamner l'initiative... »
En tout, le tour compte vingt-trois arrêts et couvre la ville de Hamra à la Corniche, en traversant le centre-ville et ses alentours. Non exhaustif, ce parcours est un choix. « Dans Achrafieh, se justifie-t-il, il n'y a pas vraiment d'histoire. Le quartier est surtout connu pour son architecture. » D'autres itinéraires devraient sûrement voir le jour. Touristes ou non, cette balade permet de découvrir les petits détails qui échappent souvent à l'œil, aussi attentif soit-il. Et, chose rare, de ne pas monter une seule fois dans un véhicule. Une vraie promenade de santé et d'histoire.
Pour tenter l'expérience, rendez-vous sur le site : www.walkbeirut.com ou contactez le 70/156673. 
Ronnie a tout du globe-trotter : cheveux longs et bouclés, pantalon de toile large, petite besace en bandoulière... « Je suis un vrai Libanais, même si je n'en ai pas l'air ! » plaisante le jeune homme au visage pâle et aux yeux bleus. Étudiant en sociologie à l'Université américaine (AUB), il parle en anglais,...
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