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Accord de Copenhague : que s’est-il réellement passé ?

Réactions à chaud, déceptions en chaîne

Il est normal pour un sommet aussi attendu que celui de Copenhague, avec une issue aussi nébuleuse, que les réactions soient nombreuses et diversifiées. Voici certaines réactions récoltées par L'Orient-Le Jour lors de l'annonce des résultats.
À quelques heures de l'annonce officielle du bilan du sommet de Copenhague, certains étaient déjà informés de son issue et s'étaient fait une opinion sur le texte. Jo Leinen, président de la commission de l'Environnement au Parlement européen, estimait déjà que « même si les gouvernements pensent que cette réalisation est un grand succès, elle n'a pas répondu aux attentes des parlementaires et de la société civile ». Il s'est dit « peu satisfait », mais pour lui, « mieux vaut un accord que pas d'accord du tout ». Selon lui, « c'est la question de la transparence qui a causé le plus de remous dans les débats autour du deal » durant la réunion des 28 pays. « Or sans cette clause, tout accord n'a pas de sens », ajoute-t-il.
Un des directeurs de « World Wide Fund » (WWF), Kim Carstensen, s'est dit « déçu » par le document final résultant de Copenhague, « un document de trois pages, sans aucune indication précise sur les points très complexes soulevés ». Selon lui, « le processus a été fonctionnel, et chaque pays s'est engagé pour de nouvelles actions, mais pour l'UNFCCC, c'est une crise parce qu'elle s'est révélée incapable de remplir son rôle et a dû compter sur l'initiative des chefs d'État ». Pense-t-il qu'un accord contraignant est toujours possible en 2010 ? « Je crois que c'est possible, répond-il. Mais je déplore que les mots "contraignant d'un point de vue juridique" aient été ôtés de l'accord de Copenhague concernant le résultat final attendu à Mexico. Il est bien plus facile de négocier quand on sait sur quoi on négocie. »
L'écologiste français Nicolas Hulot, interrogé samedi par l'AFP, a jugé que le résultat de la conférence de Copenhague était « affligeant et consternant ». « C'est de l'improvisation, cela faisait deux ans qu'on travaillait pour arriver à ce résultat », a-t-il déclaré. Rencontré un jour plus tôt au « Bella Center », il se montrait déjà très pessimiste. Il a rappelé que c'est du sort de l'humanité entière, « actuelle et future », qu'on débattait à Copenhague, déplorant qu'une chance historique d'instaurer de nouvelles relations dans le monde ait été ratée.
Pour sa part, Waël Hmaïdane, directeur exécutif de l'association libanaise IndyAct et observateur assidu des négociations, a souligné : « Nous avons une année difficile de négociations devant nous. Comme si ce Cop n'avait jamais eu lieu. Tout a été reporté au sommet suivant. Ce document n'est même pas une base pour un futur accord, il ne s'inscrit pas dans le processus de l'UNFCCC. Un point positif peut être retenu, la possibilité que le maximum de hausse des températures toléré puisse être revu à la baisse - 1,5 degré au lieu de 2 - d'ici à 2015, si les informations scientifiques en démontrent la nécessité. Mais jusque-là, la limite est de deux degrés (inclus), et personne ne précise quelles mesures doivent être adoptées pour ne pas excéder ce taux. »
Il est normal pour un sommet aussi attendu que celui de Copenhague, avec une issue aussi nébuleuse, que les réactions soient nombreuses et diversifiées. Voici certaines réactions récoltées par L'Orient-Le Jour lors de l'annonce des résultats.À quelques heures de l'annonce officielle du bilan du sommet de Copenhague, certains étaient...