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Économie - Émirats arabes unis

Dubaï peut demeurer un centre régional s’il renonce à ses rêves de grandeur

L'émirat peut rester une plaque tournante financière et commerciale, grâce notamment à son infrastructure, mais devra renoncer à ses rêves de grandeur qui avaient fait sa réputation, estiment des analystes.

La capitale de la fédération des Émirats arabes unis « possède des avoirs extérieurs d’environ 320 milliards de dollars en placements.

Les marchés s'étaient affolés après l'annonce le 25 novembre par les autorités de Dubaï de leur intention de demander un moratoire sur la dette du conglomérat public Dubai World, estimée à 59 milliards de dollars, provoquant des prédictions catastrophiques sur la faillite de l'émirat.
« Bien sûr que ce n'est pas la faillite de Dubaï », affirme Marwan Barakat, chef économiste à la banque libanaise Audi qui vient de publier une étude sur l'émirat. Il fait valoir que la dette de Dubaï, environ 80 mds USD, avec les arriérés (quelque 25 mds USD), est à peu près équivalente au PIB de Dubaï. En outre, ajoute-t-il, « Abou Dhabi peut soutenir l'émirat de Dubaï si ce dernier modifie son modèle de développement excessif ».
La capitale de la Fédération des Émirats arabes unis « possède des avoirs extérieurs d'environ 320 milliards de dollars en placements, soit trois fois le volume de la dette de Dubaï », souligne-t-il.
Pour M. Barakat, il est nécessaire de « rationaliser les dépenses », notamment dans le secteur de l'immobilier « qui va être le plus affecté ».
Les projets pharaoniques qui ont fait la célébrité de Dubaï ne vont plus se poursuivre au même rythme, surtout que le géant immobilier Nakheel, à l'origine de certains d'entre eux, comme les îles artificielles au large de la ville, est en difficulté.
Mais M. Barakat est convaincu « qu'il n'y pas d'autre ville dans la région qui dispose des atouts de Dubaï ».
Cependant, pour conserver son rôle de centre financier, « Dubaï doit passer d'une économie basée sur l'immobilier à d'autres secteurs - orientés vers l'exportation -, développer ses institutions et revoir sa réglementation », estime-t-il.
Tristan Cooper, de l'agence de notation financière
Moody's, se montre plus prudent. « À long terme, un des principaux défis pour Dubaï sera de préserver sa position de premier centre régional pour le commerce, le tourisme et la finance », affirme-t-il.
« Actuellement, l'infrastructure (notamment en matière de transports et d'immobilier) de Dubaï est supérieure à celle des pays concurrents dans la région », estime-t-il. « Mais si l'accès au financement devient plus difficile et plus onéreux pour Dubaï, le fossé en termes d'infrastructure entre l'émirat et ses concurrents dans la région - plus riches en hydrocarbures - va se réduire », ajoute-t-il dans une allusion à Abou Dhabi et Doha.
Quant à Jim Krane, auteur d'un récent livre sur Dubaï intitulé La cité de l'or, il estime que Dubaï « va souffrir » des retombées de cette crise, et qu'il y aura notamment « des pertes d'emplois ». La population va diminuer, beaucoup d'expatriés vont partir, mais il faudra diversifier l'économie et s'orienter vers des secteurs autres que l'immobilier, comme la technologie », affirme-t-il. « Il est vrai que la crédibilité de Dubaï a été entachée, mais il n'y a aucun autre endroit au Proche-Orient comme Dubaï, une ville moderne, riche, mais où règnent aussi une liberté sociale et une tolérance religieuse », dit M. Krane. « Dubaï a traversé des périodes beaucoup plus difficiles au cours de son histoire. Lorsque l'économie perlière s'est effondrée dans les années 30 et 40, la famine a sévi. Ce n'est pas la fin de Dubaï », assure-t-il.
Les marchés s'étaient affolés après l'annonce le 25 novembre par les autorités de Dubaï de leur intention de demander un moratoire sur la dette du conglomérat public Dubai World, estimée à 59 milliards de dollars, provoquant des prédictions catastrophiques sur la faillite de l'émirat.« Bien sûr...

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