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Économie - Énergie

BP voit son bénéfice chuter au 1T avec les prix des hydrocarbures

Le saoudien Aramco annonce un bénéfice net en baisse à cause des réductions de production.

BP voit son bénéfice chuter au 1T avec les prix des hydrocarbures

La tour Aramco à Riyad, en Arabie saoudite, le 16 avril 2023. Fayez Nureldine/File AFP

Le géant pétrolier britannique BP a dégagé un bénéfice en forte baisse au premier trimestre en raison de prix des hydrocarbures en repli qui ont pesé sur les recettes et marges.

Le bénéfice net du groupe a chuté de 72 % sur un an, à 2,3 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires qui a reculé de 13 % sur un an à 50 milliards de dollars, d’après un communiqué publié mardi.

Le bénéfice sous-jacent aux coûts de remplacement, mesure hors éléments exceptionnels qui est la plus scrutée par les marchés, a pour sa part diminué de près de moitié, à 2,7 milliards de dollars.

Les cours du pétrole, qui ont reflué depuis les sommets de 2022 au début de l’invasion russe de l’Ukraine, ont rebondi après le 7 octobre avec la guerre entre Israël et le Hamas.

Les prix du gaz en revanche ont plongé depuis leurs records du début de la guerre en Ukraine, d’où un effet de comparaison désavantageux avec la même période en 2023.

« Nous simplifions et réduisons la complexité à travers BP et prévoyons de générer au moins 2 milliards de dollars d’économies d’ici à la fin 2026 à travers les évaluations de notre portefeuille, des transformations numériques, des efficacités de chaîne d’approvisionnement », entre autres, a relevé le directeur général Murray Auchincloss, cité dans le communiqué.

Le groupe annonce un nouveau programme de rachat d’actions de 1,75 milliard de dollars pour les trois prochains mois ainsi qu’une augmentation de sa dette en raison d’investissements.

Les organisations écologistes dénonçaient mardi les profits de BP.

Critiques climatiques

« Au lieu d’aider à reconstruire l’Ukraine », après avoir vu leurs comptes dopés au début de l’offensive russe par la flambée des prix des hydrocarbures, « et d’aider à apaiser le fardeau des factures élevées, ou encore de soutenir les pays touchés par la crise climatique, BP rend les riches plus riches », décrie Global Witness.

« Et cela va continuer jusqu’à ce que nous fassions la transition urgente vers un système énergétique plus propre », insiste l’ONG, affirmant que les distributions aux actionnaires de BP depuis le début de la guerre en Ukraine s’élèvent à 22,3 milliards de livres.

L’ex-patron Bernard Looney, parti avec fracas l’an dernier pour des relations personnelles non pleinement dévoilées au sein de l’entreprise, avait commencé son mandat en mettant l’accent sur la transition énergétique, promettant de mener l’entreprise vers la neutralité carbone avec une stratégie plus ambitieuse que celle de ses pairs.

Le groupe avait mis un coup de frein l’an dernier, espérant doper son action.

BP avait alors indiqué compter gonfler ses bénéfices d’ici à 2030 en investissant davantage à la fois dans les énergies renouvelables et dans les hydrocarbures.

« BP recherche des économies à l’heure où ses marges sont comprimées », remarque Darren Nathan, analyste de Hargreaves Lansdown.

Murray « Auchincloss chante le même refrain que ses pairs chez Shell (...) lorsqu’il s’agit de la transition énergétique », commente Russ Mould, analyste d’AJ Bell.

« En bref, l’entreprise va faire des investissements verts si c’est rentable », ajoute-t-il. « Revenir en arrière sur un engagement vers la neutralité carbone n’est pas sans risque, vu les pressions qui pourraient venir des politiciens, de certains investisseurs et du public », mais les dirigeants de Shell comme de BP veulent avant tout réduire l’écart de valorisation avec leurs rivaux américains, ajoute l’analyste.

Lors d’une conférence d’analystes mardi, M. Auchincloss a par ailleurs écarté la possibilité d’une cotation aux États-Unis, comme la rumeur a couru à propos de Shell : « Ce n’est pas à l’ordre du jour. Ce qui l’est, c’est une performance sûre trimestre après trimestre. »

Interrogés sur les possibles économies possibles, les dirigeants du groupe ont évoqué notamment une modération de la croissance des salaires.

Au total, les 5 « majors » pétrolières occidentales, à savoir TotalEnergies, Chevron, Shell, ExxonMobil et BP, ont accumulé des bénéfices de plus de 29 milliards de dollars au premier trimestre.

Le géant pétrolier Saudi Aramco a pour sa part annoncé à lui seul mardi un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars au premier trimestre, en baisse de 14,5 % sur un an à cause de réductions de production d’or noir.

« Le bénéfice net pour le premier trimestre 2024 est de 102,27 milliards de SAR (27,27 milliards de dollars), contre 119,54 milliards de SAR (31,88 milliards de dollars) pour le même trimestre en 2023 », a indiqué le groupe dans un document transmis à la Bourse saoudienne, expliquant que « la baisse était principalement le résultat d’une diminution du volume de pétrole brut vendu ».

Premier exportateur mondial de brut, l’Arabie saoudite produit actuellement environ neuf millions de barils par jour (bpj), bien en dessous de sa capacité de 12 millions de bpj.

Cette situation fait suite à une série de réductions de production remontant à octobre 2022, lorsque les pays producteurs de pétrole de l’OPEP+, que Riyad codirige avec Moscou, ont annoncé une réduction de leur production de deux millions de barils par jour pour faire remonter les prix.

En plus de cette réduction, l’Arabie saoudite et plusieurs autres membres de l’OPEP+, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ont accepté en avril 2023 de réduire leur production de plus d’un million de bpj.

Après une réunion de l’OPEP+ en juin 2023, l’Arabie saoudite a annoncé une nouvelle réduction d’un million de bpj.

En mars, le ministère saoudien de l’Énergie a déclaré que la dernière réduction en date, qui a pris effet en juillet 2023, serait prolongée jusqu’au deuxième trimestre 2024, après quoi « ces volumes de réduction supplémentaires seront restitués progressivement en fonction des conditions du marché ».

Source : AFP

Le géant pétrolier britannique BP a dégagé un bénéfice en forte baisse au premier trimestre en raison de prix des hydrocarbures en repli qui ont pesé sur les recettes et marges.Le bénéfice net du groupe a chuté de 72 % sur un an, à 2,3 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires qui a reculé de 13 % sur un an à 50 milliards de dollars, d’après un communiqué...
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