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Liban - Souvenirs

Soixante-dix ans d’histoire postale française à Beyrouth

 « Archeology & History in the Lebanon » consacre un numéro spécial bilingue (français-anglais) aux « Soixante-dix ans d'histoire postale du bureau de poste français à Beyrouth ». Une riche étude signée Semaan Bassil.

La couverture de l’ouvrage.

À travers quelque 200 pages illustrées de 126 plis, cartes postales et cartes géographiques indiquant les différentes routes maritimes empruntées par les compagnies de navigation étrangères, entre le sud et le nord de la Méditerranée, Semaan Bassil retrace l'histoire du service postal français en cette partie du Levant et à travers elle une page de l'histoire politique et économique de Beyrouth : l'absence d'un système postal ottoman efficace ; la politique de libre-échange introduite durant l'occupation égyptienne de 1832 à 1840 ; l'établissement de centres de quarantaine (appelés Lazarets) dès 1834 ; la création, à partir de 1836, d'un réseau de bateaux à vapeur qui réduisaient de trois mois à deux semaines la durée du trajet avec l'Europe ; et l'investissement lyonnais dans l'industrie de la soie au Mont-Liban dès les années 1830... Tels sont les principaux facteurs qui ont contribué à l'ouverture d'un bureau de poste français à Beyrouth, le 16 novembre 1845. « Un pourcentage important des plis étudiés étaient envoyés en France par des autochtones ou des étrangers qui, s'associant avec le "muqata'ji" local, ont implanté des filatures de soie dans les montagnes du Chouf et du Metn », signale Bassil, qui cite à titre d'exemple Veuve Guérin et Fils installés à Qrayyé, près de Bhamdoun ; Mourgue d'Algue à Aïn Hamadé, près de Salima ; André de Figon à Ghazir ; l'anglais John Gorden Scott à Chemlan ; les frères Portalis à Btater où leur usine employait près de 2 000 ouvriers principalement des femmes et des jeunes filles. « À la fin de 1857, la soie est le produit le plus exporté par le port de Beyrouth et représente un quart du volume total de son trafic », fait observer l'auteur, ajoutant que la maladie de la « pébrine », en 1865, et la baisse consécutive de la production de soie brute en France a poussé les fabricants de Lyon à regarder outre-mer.
Les conditions prometteuses de la sériciculture au Liban les encouragèrent à y établir leurs filatures de soie... La croissance de l'activité économique et de l'importance de Beyrouth comme centre régional stimula de toute évidence le rôle du bureau de poste français, qui devint un des plus actifs en Méditerranée orientale après celui de Constantinople et d'Alexandrie. Il est clair que « ce n'est pas l'intérêt postal qui a poussé à la création des services maritimes, mais l'intérêt de développer l'influence française à l'étranger, le désir de trouver de nouveaux débouchés commerciaux et le besoin de relier la France avec ses colonies par un service régulier », déclarait en 1875 le ministre français des Postes.
L'ouvrage, qui apporte un éclairage sur les timbre-poste, les cachets à date, les cachets d'oblitération et les tarifs postaux, aborde également les débuts d'une représentation diplomatique européenne à Beyrouth qui prend sous son aile quelques familles, comme les Sursock (originaires d'Adana, établis dès le XVIIe siècle à Barbara, près de Byblos) ; les Abela (descendants d'un médecin maltais venu en même temps que Napoléon Bonaparte à Acre) ; les Medawar, qui dans les années 1850, avaient expérimenté avec succès l'élevage de la cochenille du carmin et obtenu du gouvernement l'exclusivité des droits de culture pour toute la Syrie sur une période de dix ans... Sur plusieurs pages s'étalent aussi le rôle des intermédiaires, un « nouveau type de négociants », dont les activités étaient souvent liées à des services bancaires. Ils achetaient des cocons à des fermiers ou la soie à des filatures pour les revendre à des maisons lyonnaises. Les Fils de S. Bassoul, Pharaon et Chiha, Trad et compagnie, J. Tabet et Naggiar Nasser étaient parmi les exportateurs les plus importants. 
À travers quelque 200 pages illustrées de 126 plis, cartes postales et cartes géographiques indiquant les différentes routes maritimes empruntées par les compagnies de navigation étrangères, entre le sud et le nord de la Méditerranée, Semaan Bassil retrace l'histoire du service postal français en cette partie du Levant et...
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