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Liban

Nawwaf Salam à « L’Orient-Le Jour » : « La mission du Liban est d’être le défenseur du droit international »

Le nouveau rôle que le Liban s'apprête à jouer sur l'échiquier international, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2010-2011, nécessite d'importants préparatifs. C'est dans cet esprit que la Mission du Liban auprès de l'ONU a pris une nouvelle envergure en agrandissant ses locaux « à moindres frais », les « rendant fonctionnels et simples ». Elle a aussi doublé ses effectifs. Cinq diplomates ont été dépêchés tout récemment de Beyrouth, dont Ibrahim Assaf, ancien chef de mission, nommé nouveau coordonnateur politique, Oussama Khachab, Magdi Ramadan, Toufic Jaber, Fady Ziadé, Brigitte Tawk et Ali Karanouh. « Ils ont aussitôt pris leurs fonctions en suivant de près tous les dossiers du Conseil de sécurité auxquels ils ont été affectés », a indiqué à L'Orient-Le Jour le représentant permanent du Liban auprès de l'ONU, Nawwaf Salam, lors d'un entretien accordé dans les locaux de la Mission.
Depuis le 16 novembre, le Liban participe en tant qu'observateur à tous les travaux du Conseil de sécurité. C'est une coutume bien établie pour que les nouveaux membres puissent se familiariser avec les rouages de cet organisme politique. Pour mieux parfaire leur connaissance du monde onusien, les diplomates libanais ont participé à des séances de formation, dirigées par Unitar, axées sur les travaux du Conseil de sécurité et les méthodes de travail de l'organisation. Un certificat de participation est délivré par cet organisme à l'issue de ces cours.
Le week-end dernier, l'ambassadeur Salam, Caroline Ziadé, numéro deux de la Mission, et Ibrahim Assaf se sont rendus à Arrowood, un bourg situé à « Upstate » New York, pour prendre part à la retraite traditionnelle de deux jours avec tous les membres du Conseil de sécurité, y compris les quatre nouveaux élus et les cinq autres membres sortants. « Cette coutume permet aux nouveaux membres du Conseil de mieux se connaître, loin de l'ONU, dans une ambiance informelle, et surtout de mieux comprendre les rouages du travail du Conseil de sécurité, concernant les documents, sanctions, comités de sanctions et opérations de maintien de la paix, et de partager l'expérience d'autres membres du Conseil », a expliqué à son tour Ibrahim Assaf. « Le Liban ne pouvait rater l'occasion de jouer un rôle principal dans le " management " des affaires internationales. Notre pays est capable de jouer ce rôle ; il saura prendre en compte l'intérêt et l'unité nationale du pays », a-t-il ajouté.

Rôle « actif » du Liban
De nombreuses questions viennent à l'esprit. Le Liban se trouvera-t-il en porte-à-faux lorsqu'il devra prendre des décisions délicates au sein de cette instance concernant des questions internationales qui vont au-delà du Moyen-Orient, notamment sur l'Afghanistan, le Soudan, les droits de l'homme ou la prolifération nucléaire ? Pourra-t-il être indépendant lors des délibérations ? Pourra-t-il jouer un rôle d'arbitre ?  « Depuis un an, nous préparons tous les dossiers traités par le Conseil. Il s'agit de mise à jour et d'approfondissement de ces questions avec le regard d'un nouveau membre du Conseil à venir, tout en prenant en considération les positions que le Liban pourrait être amené à prendre. Le Liban agira en fonction de ses intérêts nationaux et des principes qu'il a toujours défendus. Il trouvera un juste équilibre entre les valeurs, les intérêts et les principes », a confié Nawwaf Salam. Et d'ajouter : « Le Liban est non seulement membre du Conseil de sécurité en tant que tel, il représente aussi le groupe arabe. Il représentera donc ses propres vues et celles du monde arabe. Il sera appelé à jouer un rôle au niveau arabe pour essayer de dégager un consensus entre pays arabes. Il devra le faire ici, (au Conseil), à Beyrouth, et aussi au siège de la Ligue arabe. Une partie de la mission du Liban est d'être le défenseur de l'importance des normes du droit international dans la vie internationale. » Faisant siennes les réflexions de l'ex-représentant du Royaume-Uni à l'ONU, sir John Sawers, à L'Orient-Le Jour, l'ambassadeur Salam a rappelé que « le Liban apportera sa propre expérience nationale au Conseil de sécurité, issue de son conflit interne. Le Liban lui-même est un sujet traité au programme du Conseil ». L'expérience d'être au Conseil permettra au Liban de renforcer son système de gouvernement au niveau national pour prendre des décisions, avoir une vue sur les questions internationales et élargir le cadre de son gouvernement. Pour Caroline Ziadé, le Liban apportera au Conseil de sécurité une « expérience nationale acquise en période de crise ». « L'appui politique, l'assistance humanitaire et financière de la communauté internationale à un pays en période de crise lui ont permis de surmonter toutes ses difficultés, souligne-t-elle. Le Liban devra contribuer positivement à la résolution des conflits, à l'encouragement des parties à recourir aux moyens de négociations pacifiques, à résoudre les difficultés des différences internes et à continuer de promouvoir l'idée de la démocratie, relève Caroline Ziadé. Ce qui fera la différence, c'est que lorsqu'on parle de moyens de travail du Conseil, on parle toujours de transparence. Il est aussi important et nécessaire de compter sur des voix dans le cadre des consultations. Nous allons être la voix des pays concernés, qui devra être entendue. » Après avoir rappelé que le Liban remplace la Libye comme pays arabe et le Vietnam comme pays asiatique sortant, Caroline Ziadé a conclu en indiquant que le « Liban va faire des briefings en coopération non seulement avec le groupe arabe mais aussi avec le groupe asiatique, le groupe qui a endossé la candidature du Liban et le groupe francophone. Le Liban sera aussi appelé à faire des briefings au NAM (Groupe du mouvement des non-alignés). Tout cela dans l'esprit de la transparence ».
Le Liban a été élu le 15 octobre membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies (sans droit de veto), par 180 voix sur les 192 pays membres de l'ONU, rappelle-t-on. Il siégera à partir du 1er janvier prochain, pendant deux ans (2010-2011), avec la Bosnie, le Brésil, le Gabon et le Nigeria. Ces cinq pays remplaceront la Libye, le Costa Rica, le Burkina Faso, le Vietnam et la Croatie. Le Liban assurera la présidence du Conseil en mai 2010.
Le nouveau rôle que le Liban s'apprête à jouer sur l'échiquier international, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2010-2011, nécessite d'importants préparatifs. C'est dans cet esprit que la Mission du Liban auprès de l'ONU a pris une nouvelle envergure en agrandissant ses...
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