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Les syriaques, une communauté chrétienne en voie de disparition

Ibrahim Mrad : Lutter pour faire valoir nos droits

Ibrahim Mrad, chef du parti de l’Union syriaque au Liban, veut que les droits de sa communauté soient respectés.

Ibrahim Mrad est le président du parti de l'Union syriaque libanaise. Fondée en tant qu'association en 2005, l'union est devenue parti politique en 2008.
L'Union syriaque libanaise, premier parti politique syriaque dans tout le Moyen-Orient, a notamment pour ambition de faire valoir les droits politiques des syriaques.
Le président du parti déclare sur ce plan : « Les syriaques-orthodoxes et catholiques comptent 28 133 électeurs inscrits sur les listes électorales. Nous avons droit comme les alaouites à deux députés, or pour le moment nous partageons un siège avec toutes les minorités du pays. Les syriaques, qui ont compté par le passé plusieurs diplomates au ministère des Affaires étrangères, n'ont pas d'ambassadeur appartenant à leur communauté pour le moment. De plus, il n'y a plus aucun directeur général syriaque. Il y en avait quelques-uns, ils sont partis à la retraite sans jamais être remplacés. » Et d'ajouter : « Nous avons effectué plusieurs études et nous avons découvert que les druzes de Beyrouth sont au nombre de 5 000 électeurs et ont un siège parlementaire dans la capitale. Or nous sommes 14 000 à Beyrouth et notre siège est celui de toutes les minorités. À Achrafieh, nous sommes 6 000, alors que le arméniens-catholiques sont au nombre de 4 000 et ils bénéficient d'un siège parlementaire. Le Liban compte 19 000 électeurs protestants qui disposent d'un siège parlementaire. Or nous sommes 28 133 électeurs... »
Parlant du parti qu'il représente, Ibrahim Mrad indique qu'il regroupe environ 3 000 membres à Zahlé, à Beyrouth et au Metn. Il précise dans ce cadre que son parti est un parti nationaliste syriaque.
Sur le plan social, le parti essaie d'améliorer les conditions des syriaques dans le besoin. Ainsi, l'Union syriaque libanaise est entrée en contact avec les membres de la communauté habitant l'Europe et a pu collecter 30 500 dollars en Suède. Deux bus ont été achetés et remis à l'école syriaque TMS (Taw Mim Semkat), à Sad el-Bauchrieh.
Avec les syriaques d'Europe, le parti essaie de mettre en place un système de parrainage pour les familles libanaises les moins nanties.
Le parti de l'Union syriaque libanaise veut opérer une renaissance au niveau de la culture syriaque. « Au Liban, les maronites de la montagne parlaient le syriaque jusqu'au début du XIXe siècle. Il faut préserver cette langue, peut-être même l'enseigner à nouveau dans les écoles. Notre langue est une langue sacrée et nous devons la sauvegarder », martèle-t-il.

« Le Liban, dernier rempart du christianisme au Moyen-Orient »
La quarantaine, Ibrahim Mrad a un parcours intéressant. Né à Achrafieh, il a combattu sur les barricades à partir de 1984. « J'étais adolescent, mais toute ma famille a lutté pour le Liban, que ce soit dans les rangs des Kataëb ou des Forces libanaises », dit-il.
« Même si, à l'origine, nous ne sommes pas du Liban, nous ne pouvons pas nous taire quand les chrétiens de ce pays sont victimes d'injustice. C'est pour cela que beaucoup de syriaques se sont battus dans les rangs des milices chrétiennes. Nous comptons 1 132 martyrs », indique-t-il, estimant que « le Liban est le dernier rempart du christianisme au Moyen-Orient, qui était chrétien à la base... ».
Ibrahim raconte que les syriaques étaient impliqués dans les combats les plus acharnés durant la guerre, pour défendre les zones chrétiennes, notamment à Tall Zaatar, à Zahlé, au Bois de Boulogne, à l'Est de Saïda, dans la Montagne. Ce sont eux qui, au sein des Forces libanaises, ont créé la brigade des Tyous, déployée entre l'Hôtel-Dieu et le Musée, durant la guerre.
Il semble que les syriaques sont connus pour leur courage, leur entêtement et leur force au combat. Ils tiennent probablement cela de leurs origines ; beaucoup d'entre eux (originaires de Tour Abdine) sont de la montagne où ils ont été obligés de lutter contre une nature hostile et aride.
Ibrahim Mrad, qui était proche du leader des Forces libanaises Samir Geagea, a été obligé de quitter le Liban en 1993. Il s'est établi durant quelques années en Suède avant de rentrer au Liban. De retour au pays, il a commencé à travailler dans l'immobilier et la politique.
Originaire de Tour Abdine, Ibrahim Mrad ira prochainement dans sa terre d'origine, pour la première fois. « Mon grand-père est venu au Liban alors qu'il était petit. J'irai à Tour Abdine pour visiter les églises et les monastères comme on va en pèlerinage », souligne-t-il en conclusion.
Ibrahim Mrad est le président du parti de l'Union syriaque libanaise. Fondée en tant qu'association en 2005, l'union est devenue parti politique en 2008.L'Union syriaque libanaise, premier parti politique syriaque dans tout le Moyen-Orient, a notamment pour ambition de faire valoir les droits politiques des syriaques. Le président du parti déclare sur ce...