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Nos Lecteurs ont la Parole

Anne, je t’aime

Par Dr Ziad HOURI
J'apprend que notre cher Hezb a exigé (ou ordonné) le retrait des extraits du Journal d'Anne Franck d'un manuel scolaire. J'avoue que j'étais éberlué et j'ai cru un moment à une hallucination. Ce n'est pas possible que des personnes, vivant sous les mêmes cieux que moi, à notre époque, soient capables d'une pensée aussi archaïque. Alors, je n'ai pas pu m'empêcher, Anne, de t'envoyer humblement cette lettre, toi qui a ébloui le monde par ton talent.
Anne ma sœur, tu dois te retourner dans ta tombe en entendant ces ignares te prendre pour une cynique politicienne. Pardon, j'ai oublié que toi, tu n'as pas eu droit à une tombe. Tu es partie en fumée comme un ange, victime de la barbarie des gens qui croyaient à la supériorité de leur race.
Anne ma sœur, ce que tu apprends est bien réel, mais ne t'inquiètes pas, ton journal sera toujours lu, et maintenant encore plus par les petits Libanais. Le monde entier sait qu'il est plein d'intelligence, de pureté et de tendresse. Malgré tes 15 ans, tu as su exprimer, avec ta naïveté, la souffrance qui résulte d'une existence privée de liberté.
Anne ma sœur, ces gens qui salissent ta mémoire ont construit une tour d'ivoire pour s'isoler et terroriser le monde, avec leurs valeurs, leur aveuglement, leur surdité et leur nombrilisme.
Anne ma sœur, tu es de nouveau victime, aujourd'hui de l'obscurantisme le plus aveugle, et malheureusement, malgré ma profession, je n'ai pas de baume sacré contre la bêtise humaine, maladie incurable.
Anne ma sœur, je profite de cette lettre pour te demander un petit service : de là- haut, peux-tu éclairer un général libanais qui n'arrive pas à voir les dangers que représente sa politique. Explique-lui qu'un jour, il va s'embrouiller, se prendre les pieds et finir par tomber dans le piège tendu par ces mêmes gens qui osent te critiquer.
Anne ma sœur, je t'aime.
J'apprend que notre cher Hezb a exigé (ou ordonné) le retrait des extraits du Journal d'Anne Franck d'un manuel scolaire. J'avoue que j'étais éberlué et j'ai cru un moment à une hallucination. Ce n'est pas possible que des personnes, vivant sous les mêmes cieux que moi, à notre époque, soient capables d'une pensée...

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