En dépit de son âge avancé, M. Kalachnikov n'a « pas envie d'être à la retraite. Je veux travailler », a-t-il insisté, vêtu d'un uniforme militaire décoré de nombreuses médailles. « Pour moi, le travail a toujours été le meilleur remède », a confié l'inventeur de la « kalach » au quotidien Rossiïsskaïa Gazeta, précisant qu'il passait quatre jours par semaine au bureau d'étude des armements à l'usine Ijmach d'Ijevsk (Oural, 1 300 km à l'est de Moscou). Côté loisirs, « j'aime aller en forêt et à la pêche. Cela me donne de la force », a ajouté cet homme qui a écrit des poèmes dans sa jeunesse.
Dans un télégramme, le Premier ministre Vladimir Poutine a salué « l'énorme travail, le talent et l'énergie inépuisable d'un ingénieur au génie créatif ». M. Kalachnikov a commencé à mettre au point en 1947 le fusil d'assaut baptisé AK-47, alors qu'il se remettait d'une blessure reçue pendant la Seconde Guerre mondiale. L'arme a par la suite été déclinée en de multiples modèles vendus à 100 millions d'exemplaires à travers le monde, dont « la moitié, sinon plus, sont des armes de contrebande », a déploré M. Kalachnikov, lors d'une conférence fin octobre, critiquant aussi la contrefaçon.
Très convoité par les guérilleros du monde entier, l'AK-47 est l'engin de mort le plus utilisé dans les zones de combats. Une situation qui ne réjouit pas son inventeur : « Ce n'est pas agréable de voir que toutes sortes de criminels tirent avec mes armes », avait-il ajouté. « J'ai créé des armes dans le but de défendre notre société », a répété hier M. Kalachnikov.