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Économie - Liban - Transport

Recul des bénéfices des opérateurs de fret sur le Liban

Pour maintenir le cap, les transporteurs ont dû recourir à un contrôle de leurs coûts fixes et à un resserrement de leurs dépenses.
Le secteur du transport se maintient au Liban malgré une crise financière internationale qui a laissé ses empreintes sur les divers secteurs économiques à un niveau mondial. Les transporteurs maritime ou aérien de marchandises opérant localement n'ont pas essuyé de pertes quoiqu'ils aient vu leurs bénéfices reculer en 2008 et 2009 par rapport aux exercices financiers précédents.
Contrairement à leurs branches à l'international, les agences locales des multinationales ont donc maintenu le cap en ayant recours à un resserrement des dépenses et à une suspension du recrutement d'un nouveau personnel. Les prix du fret ont connu un plus bas en mars dernier. Sous le poids de la crise internationale, les opérateurs ont dû réviser leurs tarifs à la baisse, mus par une volonté de survie et le besoin de se faire une concurrence serrée et de casser les prix.
Aujourd'hui, les tarifs ont repris à la hausse, surtout depuis août. « Les compagnies maritimes internationales ont réajusté à la hausse leur prix de transport de fret même si elles sont parfaitement conscientes qu'elles ne vont pas remplir les soutes de leurs navires », affirme le président du syndicat des agents maritimes, Hassan Jaroudi, ajoutant que les compagnies ont modifié leur stratégie de prix parce qu'elles entendent éponger autant que possible leurs pertes.
Au port de Beyrouth, la moyenne de traitement mensuel de conteneurs s'est appréciée d'année en année malgré les perturbations mondiales. Elle a représenté 18 000 conteneurs à l'exportation en 2007, 20 000 en 2008 et 24 000 en 2009, soit un accroissement sur un an de près de 20 %. « Cependant, là où le bât blesse pour les agents maritimes, c'est la baisse du volume des conteneurs à l'exportation. Ceux-ci ont accusé un recul constant depuis quelques années. En 2008, cette catégorie a représenté une moyenne mensuelle de 6 000 conteneurs pour ne devenir que 4 000 en 2008. Le Liban est un marché de consommation et l'industrie locale a été l'un des secteurs productifs les plus touchés par les retombées de la crise internationale », souligne Hassan Jaroudi.
Il n'empêche, constate-t-il, que les agences au Liban des quatre plus grandes compagnies maritimes internationales ont réussi à sortir leur épingle du jeu sur le marché local. Ces compagnies à l'international ont dû recourir tantôt à une recapitalisation de leur société pour essuyer leurs pertes, tantôt à la subvention étatique pour couvrir leurs endettements bancaires. Ce qui n'a pas été le cas pour leurs branches à Beyrouth.
Quant aux revenus du port de Beyrouth, ils ont progressé en 2009 en dépit de tous les aléas en raison du maintien du dynamisme du trafic maritime, et de l'application de nouveaux tarifs portuaires et d'emmagasinage des marchandises.

Maintien de la consommation locale
« Sur les neuf premiers mois l'année en cours, nos revenus sur la région Moyen-Orient, Europe, Afrique du Nord et sous-continent indien ont reculé de 18 % alors que ceux-ci ont enregistré une hausse de 11 % sur la même période au Liban », souligne Rommel Saber, président exécutif de la multinationale de logistique Expeditors.
« Non seulement l'industrie du transport n'a pas été affectée par la crise financière internationale, mais le secteur de la construction est de même resté dynamique, le marché de l'automobile est demeuré actif et la consommation interne est restée d'une manière générale soutenue », dit-il, ajoutant que la bonne tenue des secteurs précités a joué à plein dans le maintien de leur activité locale.
Selon Rommel Saber, le commerce triangulaire a contribué aussi à dynamiser les opérations de logistique. C'est surtout les réexportations des marchandises à partir du Liban vers l'Irak qui ont dopé les transactions de transit. Malgré une baisse des prix du cargo - le plus bas ayant été enregistré en mars dernier -, les résultats financiers de la compagnie sur le plan local sont restés positifs. Sur un plan international, la récession a été le plus fortement ressentie en Europe, soit plus précisément au niveau de la demande de transport de marchandises entre l'Asie et l'Europe. Expeditors a tenu le coup en procédant à une compression de ses coûts fixes et une réduction de ses dépenses.
« Mais il n'y pas eu de licenciement de personnel », insiste Rommel Saber, qui fait état d'une compagnie liquide qui n'a pas eu recours dans son bilan à des effets de levier. Depuis août dernier, les prix du fret ont repris à la hausse. Ces prix vers le Liban ont progressé de 300 %.

Fret aérien
Comme pour le fret maritime, l'activité du fret aérien au Liban n'a pas été affectée par les perturbations internationales. Sur les neuf premiers mois de l'année, le transport aérien de marchandises a progressé de 7 % en 2009 (import/export) par rapport a la même période de 2008, selon les chiffres de l'aviation civile de l'aéroport international Rafic Hariri. En revanche, une source du transporteur national MEA a expliqué que la part de marché de fret de la compagnie aérienne a reculé en 2009 bien que le fret représente moins de 10 % de son activité globale. Quant aux prix du fret aérien, ils n'ont fait que reculer graduellement depuis octobre 2008.
Ces prix pour le Liban sont actuellement de 10 % inférieurs à ceux qui étaient en vigueur à la même période de l'année précédente. Selon la même source qui a requis l'anonymat, à un moment donné, les grands transporteurs proposaient un prix de transport du kilo de marchandises d'Europe vers le Liban de 70 cents alors qu'il est de deux euros sur catalogue. Un autre opérateur privé souligne que l'activité de sa compagnie a baissé de 30 a 40 % sur le plan mondial, notamment sur les lignes de l'Asie vers les États-Unis et de l'Europe vers les Etats-Unis, tout comme d'Asie vers l'Europe, mais que le fret aérien d'importation sur le Liban est resté stable depuis le début de l'année en cours.
Le secteur du transport se maintient au Liban malgré une crise financière internationale qui a laissé ses empreintes sur les divers secteurs économiques à un niveau mondial. Les transporteurs maritime ou aérien de marchandises opérant localement n'ont pas essuyé de pertes quoiqu'ils aient vu leurs bénéfices reculer...
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