Des millions pour quoi faire ?

Dans le cadre de son programme pour l'année en cours, la Commission européenne a alloué 43 millions d'euros au Liban. Quel beau geste de solidarité, surtout qu'il s'agit d'un don et non d'un prêt. Toutefois je trouve étrange qu'un tel montant exorbitant disparaisse comme par enchantement, sans contrôle aucun, sans suivi aucun, sans résultat.
Y aurait-il un organisme qui serait en charge de vérifier les montants versés ? Savons-nous si ces montants arrivent à destination et comment ils sont dépensés ?
Quelle ne fut ma surprise en lisant dans les journaux la répartition de ces 43 millions d'euros. En voici le détail - et mon commentaire :
7 millions pour le déminage : Cela pourrait s'expliquer car on en a besoin sachant que les Israéliens ne nous font pas de cadeaux.
4,3 millions pour les réfugiés palestiniens au Liban : Humainement, on devrait ne rien dire et remercier, mais il semble que la Commission européenne a omis l'existence de « réfugiés libanais » aussi.
13,7 millions pour soutenir l'éducation publique et renforcer la gestion des finances : Très belle initiative. Mais alors nous ne devrions plus voir des gosses mendier sur les routes (ils devraient être tous scolarisés), plus d'écoles publiques délabrées, un meilleur statut des enseignants des écoles publiques, plus de problèmes au sein de l'Université libanaise, etc.
8 millions pour l'application des décisions de Paris III, et l'adhésion du Liban a l'OMC : Que de grands mots ! Une question  se pose : quel est le plan d'action ? Comment un don pourrait-il aider à l'application de Paris III et n'avons-nous pas reçu déjà des dons pareils pour nous aider à adhérer à l'OMC ? Qu'en est-il advenu ?
10 millions pour le renforcement des droits de l'homme et de la démocratie au Liban : Alors ça c'est le clou, l'apothéose de la comédie. En toute modestie, je n'arrive pas à imaginer comment ils vont faire. On parle des droits de l'homme au moment où les États « amis » et « ennemis » les bafouent. Comment peuvent-ils en parler ? C'est comme si l'on demandait à quelqu'un de se suicider. 
Et puis on parle d'aide à la démocratie. Mais de grâce, dites-nous où elle est cette démocratie ? Donnez-nous en une définition « pratique » car les dirigeants libanais et même certains États - toujours « amis » ou « ennemis » - n'ont aucune idée de ce qu'elle peut être.
Grande a été ma déception en lisant cela. Pourtant, il y a encore plein de bons citoyens qui aimeraient y croire, qui aimeraient que leur pays sorte enfin de sa léthargie et arrive à la perfection. Mais comment faire dans l'environnement qui est le nôtre?
Dommage !...