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Liban - Union pour la Méditerranée

Le Liban, champion des occasions manquées ?


Après avoir décroché le record Guinness du plus grand taboulé et du plus grand hommos - une initiative privée, il faut le rappeler -, le Liban se prépare à devenir le champion des occasions manquées.
En effet, moins d'un mois nous sépare de la réunion ministérielle prévue à Istanbul pour désigner enfin un secrétaire général pour l'Union pour la Méditerranée (UPM), et les dirigeants libanais semblent aux abonnés absents pour promouvoir le rôle culturel, historique et politique du pays du Cèdre dans la région.
En présentant sa candidature à ce poste il y a quelques mois, Fadi Nahas, Libanais, résidant en Turquie depuis 25 ans, et homme d'affaires impliqué activement dans la société civile, a œuvré dans l'ombre afin d'aplanir les difficultés et les réticences internationales en ventant les mérites d'une candidature venant du Liban, un pays multiculturel, méditerranéen et francophone. Face au seul candidat officiellement en lice aujourd'hui, un Jordanien, les chances de l'emporter étaient immenses. Il a ainsi pu arracher un large soutien officieux de plusieurs pays européens, en attendant une candidature officielle présentée par les autorités libanaises, d'autant que, de sources proches du dossier, les Syriens étaient réticents à appuyer un pays ayant signé la paix avec Israël.
Malgré ce vent d'optimisme, un retour aux méandres de la politique libanaise s'imposait. À Beyrouth, toutes les justifications sont valables pour esquiver la question, comme si l'on voit d'un mauvais œil toute promotion des intérêts nationaux au détriment des intérêts particuliers ou communautaires.
D'emblée, les politiciens libanais se retranchent derrière la présence de l'État hébreu au sein de l'UPM pour justifier leur inaction, alors que le principal mouvement concerné par la résistance contre Israël a appuyé une telle candidature. Or, en creusant un peu plus, on découvre les non-dits. Et l'on voit tel politicien soucieux de ménager la Jordanie parce qu'il a des intérêts personnels dans le royaume, ou tel autre essayant de mettre des bâtons dans les roues pour imposer son propre candidat, d'une autre confession, un proche de surplus, alors qu'un troisième, au nom de l'absence de consensus, laisse au prochain gouvernement le soin d'en discuter. En d'autres termes, il renvoie la question aux calendes grecques... Sans oublier enfin les quelques vautours qui tentent leur chance pour se positionner sur l'échiquier local en présentant eux aussi leur candidature.
Enthousiaste, idéaliste, voire candide, Fadi Nahas tombe des nues face à la rude réalité libanaise. Lui qui voulait servir son pays sans pour autant succomber aux rouages de la politique politicienne libanaise. Il se trouve plonger en plein clientélisme, opportunisme, irresponsabilité et inconscience de certains politiciens libanais qui ne voient pas plus loin que leur nez, faisant rater au Liban une occasion en or de briller et de s'affirmer sur la scène régionale.
Faut-il baisser les bras pour autant ? Le temps presse, alors qu'une course contre la montre se dessine pour les autorités libanaises afin d'officialiser le plus tôt possible, aussi bien sur le plan interne que dans les coulisses diplomatiques de l'UPM, la candidature du Liban. C'est une question de principe et non de poste ou de titre, estime M. Nahas, qui cherche avant tout à éviter que le Liban rate une telle occasion.
Quel gâchis également pour l'avenir de l'UPM, une institution déjà paralysée par le conflit israélo-palestinien et qui risque de se transformer en Ligue arabe bis.
À la lumière des propos tenus récemment en pleine crise diplomatique avec l'Iran par le président français Nicolas Sarkozy, initiateur de l'UPM, ne peut-on pas, malheureusement, affirmer pour notre part que le Liban et les Libanais méritent beaucoup mieux que leurs dirigeants actuels ?

Après avoir décroché le record Guinness du plus grand taboulé et du plus grand hommos - une initiative privée, il faut le rappeler -, le Liban se prépare à devenir le champion des occasions manquées.En effet, moins d'un mois nous sépare de la réunion ministérielle prévue à Istanbul pour désigner...
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