Rechercher
Rechercher

Cinema- - Entre parenthèses

Tatouages et cicatrices

Il avait un tatouage sur les bras, le regard fumant et les narines écumantes. Robert de Niro jouant le remake de Cape Fear, reprenant le grand Lancaster, donnait des frissons, « the chills », comme on dit en bon américain. Ces tatouages incrustés dans la peau ne disent rien qui vaille, mais ils sont une lecture corporelle en elle-même.  Ils sont bien la marque d'un « bad boy ».
Autre mauvais garçon qui creva l'écran en 1998, le gentil Edward Norton  qu'on croyait bellâtre et qui donne à voir dans American History X, de Tony Kaye, le visage du  fascisme le plus ultra. Avec la croix gammée sur la poitrine, Norton frappait fort. Déjà en 1995, dans le Fight Club de David Fincher, Norton donnait un avant-goût de sa double personnalité. S'autodétruisant à souhait, Edward Norton tout comme un autre bel homme du nom de Brad Pitt s'amusaient à se casser la « façade  », ce que fera quelques années plus tard et sans état d'âme le séduisant acteur de 9 Weeks and a Half. Devenu The Wrestler, le beau Mickey Rourke offre à voir son torse bardé de tatouages et autres cicatrices de la vie.   
Pas de paix pour les beaux gosses. Leur corps devient un espace à griffonner et à dessiner des signes et des caractères... à caractère. Viggo Mortensen, le bel Aragorn du Seigneur des anneaux, se transforme en Nikolai Luzhin dans Eastern Promises aux tronc et jambes traversés par des signes de toutes sortes. C'est avec ces corps écorchés vifs que David Cronenberg  entretient  des rapports privilégiés. « Il existe en effet deux tendances dans l'exploitation du corps au cinéma. La première est l'essor d'un corps mécanique et parfait caractérisé par l'absence de différence sexuelle, et l'autre, caractérisée par le morcèlement des corps (les films de psychopathes) ». Les fictions utilisent soit la première soit la seconde de ces représentations. « Rares sont ceux qui, comme Cronenberg, exploitent les deux tendances: celle du corps matériel qui est morcelé par la torture (qui provoquera douleur et plaisir), et celle du corps volatil et intouchable de l'homme télévisuel. » À l'exemple de Crash dans lequel la destruction du corps par un accident de voiture sera associée au plaisir et à des corps intouchables, volatils. Mutation et changement physique, chacun étant la conséquence de l'autre, ce sont là le moteur des œuvres de Cronenberg, qui invite à sa manière à refaire une lecture des cicatrices au cinéma.
Il avait un tatouage sur les bras, le regard fumant et les narines écumantes. Robert de Niro jouant le remake de Cape Fear, reprenant le grand Lancaster, donnait des frissons, « the chills », comme on dit en bon américain. Ces tatouages incrustés dans la peau ne disent rien qui vaille, mais ils sont une lecture corporelle en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut