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Liban

L’opposition reste attachée au principe du gouvernement d’union nationale

Le camp prosyrien du 8 Mars persiste et signe : après la récusation de Saad Hariri, il remet sur le tapis le principe du gouvernement d'union nationale et réaffirme son attachement à la formation d'un cabinet regroupant aussi bien la majorité que l'opposition.
D'une manière générale, la plupart des pôles du 8 Mars qui ont commenté hier les développements de la crise gouvernementale ont fait assumer à la majorité et au 14 Mars la responsabilité de l'impasse. Le chef du Bloc aouniste du changement et de la réforme, Michel Aoun, a ainsi accusé M. Hariri de chercher à gagner du temps à la demande de certaines puissances régionales. Le général Aoun a d'autre part souligné que les causes de la crise ne résident pas dans les noms ou la répartition des portefeuilles. « Il s'agit d'une question de principe, a-t-il affirmé. La démarche de M. Hariri risque de consacrer une tradition faisant du Premier ministre un dirigeant autocrate. »
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a lui aussi fait le projet du système politique en place, soulignant que la nature confessionnelle du système impose de recourir au consensus dans la gestion de la chose publique. Prenant la parole au cours d'un Iftar, dans la banlieue sud, cheikh Kassem a commencé par souligner que le nouveau Premier ministre désigné sera confronté aux mêmes difficultés que Saad Hariri dans ses efforts visant à former un nouveau gouvernement. « Cela est dû, a-t-il indiqué, à la structure confessionnelle complexe du Liban. Cette structure et la spécificité du pays imposent d'avoir recours au consensus, lequel nécessite des concessions réciproques afin que le pays soit gouverné grâce à la coopération de toutes les factions et composantes communautaires du pays, et de tous les partis et forces politiques. »
Et cheikh Kassem d'ajouter : « Le pays ne saurait se redresser dans tous les domaines qu'à l'ombre d'un gouvernement d'union nationale qui prendrait en considération l'équilibre en présence ainsi que la réalité sur le terrain au niveau du poids politique et populaire des différentes parties. Les camps de la majorité et de l'opposition sont quasiment d'égale force. Il n'existe pas de majorité écrasante ni de minorité écrasée. Il existe plutôt un délicat équilibre entre les forces de l'opposition et celles de la majorité. Cet équilibre est régi par le gouvernement d'union nationale. Aucun des deux camps, que ce soit la majorité ou l'opposition, ne peut prendre en charge le pays et le gouverner à sa guise. Cet équilibre délicat sur le double plan parlementaire et populaire nous pousse à réaffirmer constamment la nécessité d'unifier nos efforts afin de mettre sur pied un gouvernement d'union. »
Le responsable des relations internationales au sein du Hezbollah, Ammar Moussaoui - qui a reçu hier l'émissaire de la présidence suisse pour le Proche Orient ainsi que l'ambassadeur d'Espagne -, a déclaré de son côté que « l'opposition reste attachée à l'option de gouvernement d'union nationale ».
Reflétant un point de vue plus radical, le chef du Congrès populaire libanais, Kamal Chatila, s'est prononcé pour... la dissolution de la Chambre et l'organisation de nouvelles élections législatives « conformément à ce que stipule l'accord de Taëf ». M. Chatila a affirmé en outre que « la crise gouvernementale est l'aboutissement naturel de l'impact de la loi électorale convenue à Doha ainsi que des politiques régionales et internationales concernant le dossier libanais ».
Le ministre sortant des Affaires sociales, Mario Aoun, a déclaré pour sa part que « tout ce que nous réclamons, c'est de dialoguer pour aboutir à la formation d'un gouvernement d'union et à un partenariat national ». « Nous devons tous faire preuve d'ouverture, a déclaré M. Aoun. Nous sommes favorables au dialogue et à l'ouverture et tout ce que nous désirons, c'est de discuter de la formation d'un gouvernement d'union nationale ».
M. Ibrahim Kanaan, membre du bloc parlementaire aouniste, a critiqué quant à lui la démarche suivie par Saad Hariri concernant la formation du gouvernement. Insistant sur la nécessité de préserver et renforcer les prérogatives du président de la République, M. Kanaan a déclaré qu'«il n'est pas vrai que le nom de Gebran Bassil ait été proposé officiellement » (par le général Aoun) pour faire partie du gouvernement ».
Également membre du bloc aouniste, le député Fady Awar a affirmé que la formule ministérielle proposée par M. Hariri et soumise au président de la République « n'a pas fait l'objet de concertations ou de dialogue ». M. Awar a, d'autre part, souligné que « chaque faction a le droit de désigner ses représentants au sein du gouvernement ».
Le député Kassem Hachem (Baas prosyrien) a déclaré de son côté que « la seule issue à la crise qui frappe le Liban est la formation d'un gouvernement d'union nationale basé sur le consensus et un véritable partenariat ».
Enfin, l'ancien député Abdel Rahim Mrad a accusé le secrétaire d'État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient et ancien ambassadeur des États-Unis au Liban, Jeffrey Feltman, d'être responsable de l'impasse dans laquelle se trouve le Liban. 
Le camp prosyrien du 8 Mars persiste et signe : après la récusation de Saad Hariri, il remet sur le tapis le principe du gouvernement d'union nationale et réaffirme son attachement à la formation d'un cabinet regroupant aussi bien la majorité que l'opposition. D'une manière générale, la plupart des pôles du 8 Mars qui...

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