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Lifestyle - Rencontre

Leila Solh Hamadé, une femme en noir porteuse d’espoir

Elle appartient à l'une des prestigieuses familles libanaises qui ont signé l'indépendance du Liban. Leila Solh Hamadé, fille de Riad, femme de Majed Sabri Hamadé, première femme ministre, a le Liban dans le sang et dans l'âme. Un Liban pluriel et libre.
Pas une semaine ne passe sans que les activités de la fondation al-Walid ben Talal ne figurent dans les médias. Que la vice-présidente de l'association ne soit physiquement présente à une inauguration de centre, une ouverture d'école ou un gala de bienfaisance. « Je n'enverrai jamais quelqu'un à ma place, même si c'est très loin. Les gens apprécient de me voir. C'est une façon de les respecter. »  
Aux quatre coins du pays, dans les domaines médicaux, humanitaires, sociaux, éducatifs ou culturels, « partout où il le faut », la fondation a trouvé son porte-parole idéal et son meilleur ambassadeur en la personne de sa vice-présidente. Le message est clair, depuis la création de l'association le 16 juillet 2003, date de la commémoration du décès de Riad el-Solh : « Nous avons voulu perpétuer sa pensée et son action, précise Leila Solh Hamadé, fondées sur le Pacte national et l'entente nationale, et cela à travers une action humanitaire qui s'adresse à toutes les communautés religieuses et toutes les régions du pays, sans aucune différentiation. » Six ans plus tard, en dépit d'une demande qui se fait de plus en plus grande, devenant par moments urgence, l'institution, qui ne veut en aucune façon se substituer à l'État, même si ce dernier aurait sans doute pu combler l'essentiel, se doit de rester vigilante, en choisissant ses priorités et les associations « sérieuses et constantes » avec qui collaborer. Pas de limites budgétaires, et des priorités : « Nous ne voulons pas créer de dépendances à notre égard, ni oublier les régions délaissées » et, surtout, « conserver un équilibre communautaire dans nos choix ». Femme de cœur qui est également obligée d'être une femme de tête, pour que l'association continue à être efficace, elle avoue : « Je ne laisse pas mes sentiments intervenir, mais je privilégie la santé, car le droit de vie apparient à tous, et la santé, souvent une question de survie, est plus essentielle que l'éducation. »

L'art et la manière
« Plus que donner, tient à souligner Leila Solh, c'est la manière de le faire qui importe, et c'est sans doute cela qui nous a rapprochés des gens. Ils nous montrent plus que du respect, de l'amour, si j'ose dire. »
Dans son large bureau où trônent les médailles, les récompenses, les trophées, les photos et portraits de son neveu, le prince al-Walid ben Talal, de son père Riad el-Solh,  de sa grande famille, ses sœurs Mona, Lamia, Bahia et la regrettée Alia, « qui a été mon guide, une référence politique et intellectuelle », ses enfants Haya, Sabri et Maha, ses voyages et ses rencontres, tout ici rappelle en silence
l'héritage à poursuivre. Avec vue sur la place qui porte le nom de son père et où la statue de ce dernier règne, ce bureau est ouvert aux doléances des gens. « Nous ne demandons rien en retour, ni des voix électorales ni des services à rendre. Nous voulons juste aider. »
Toujours vêtue de noir, une couleur qu'elle n'a pas voulu quitter depuis qu'elle a perdu son époux, l'ancien ministre Majed Hamadé, lui-même fils de l'ancien président du Parlement Sabri Hamadé - « c'est moins cher ! tient-elle à dire en plaisantant -, Leila Solh revient sur son bref passage au ministère de l'Industrie dans le gouvernement de Omar Karamé, devenant ainsi, en 2004, la première femme ministre au Liban. « Ce n'est pas une carrière politique !  Le président Lahoud m'avait donné 5 minutes  pour réfléchir. Je ne m'attendais vraiment pas, poursuit-elle. De plus, ce n'était pas mon domaine... J'ai appris à écouter les gens, les industriels, tous les acteurs de ce secteur qui avaient été rayés pendant 15 ans de l'agenda politique. »
Parfaitement heureuse d'occuper le poste qui est le sien au sein de la fondation et d'assumer cette responsabilité, même si le travail est épuisant, elle précise : « Contenter Dieu et les gens n'est pas chose facile. » Heureuse de constater que le bilan est toujours positif, malgré une demande accrue, Leila Solh Hamadé avoue avoir surtout envie « de ne rien faire pour un moment ! » Les médailles, « bien sûr que j'y tiens, je suis humaine après tout ! ». Les honneurs ? « Parfois, un simple sourire d'inconnus me touche plus que tout. Toutes les décorations sont importantes. J'ai été particulièrement fière de recevoir au Liban l'insigne de grand officier de l'ordre du Cèdre, que m'a remis le président Émile Lahoud, et la médaille d'argent du Mérite militaire, des mains du général Sleiman. » Les rencontres ? Elles sont toutes importantes. Mais surtout celle avec le pape Benoît XVI qui lui a remis la médaille pontificale en 2008, et celle avec le cheikh Mohammad Sayyed Tantaoui, recteur de la mosquée el-Azhar d'Égypte, « un homme à la fois libéral et respectueux de la religion ».
Avec une fermeté polie et même aimable, Leila Solh met subtilement fin à l'entrevue. Toujours accessible, elle enchaîne avec le rendez-vous suivant. « Ma fonction me demande beaucoup d'énergie, mais je la remplis avec beaucoup de plaisir », conclut-elle. C'est important de trouver une place dans le cœur des gens, et aussi important de servir le Liban. » Celui de son père, de Béchara el-Khoury, de tous les artisans d'un pays fondé sur la coexistence et l'entente entre toutes les communautés. Hélas plus que jamais d'actualité...
Pas une semaine ne passe sans que les activités de la fondation al-Walid ben Talal ne figurent dans les médias. Que la vice-présidente de l'association ne soit physiquement présente à une inauguration de centre, une ouverture d'école ou un gala de bienfaisance. « Je n'enverrai jamais quelqu'un à ma place, même si c'est...

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