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Législatives : juin 2009 - Tout le monde en parle

En toute corde… ialité

Allons, allons, chers concitoyens, malmenés, ballottés, humiliés, calomniés, méprisés, ne tombons pas dans la sinistrose et cessons de nous lamenter. Vous en faites toute une histoire parce que les politicards  ont ruiné, volé, vendu, défiguré ce pauvre Liban qui est votre pays.
Et voilà que les électeurs naïfs leur renouvellent leur confiance. Quel gâchis ! État déliquescent, république à la dérive, justice ballottée, administration gangrenée, courant rationné, chômage forcé, vol à main armée, émigration, commerces illicites, entrepreneurs corrompus, chauffards irascibles, prédateurs de la nature, décadence culturelle et sociale... Et après ? Convenez avec moi qu'on trouve, qu'on trouvera encore et toujours, chez vous comme ailleurs, entre deux analyses amères ou deux reportages déprimants sur nos malheurs, sur nos horreurs et sur nos erreurs, des parfums de luxe, des fringues de luxe et des voyages de luxe. Narcotrafiquants et poules de luxe, supermecs et supernanas, autos, villas, avions et yachts privés, bonheur à gogo dans des pubs où l'on peut couler à flot. Est-ce consolant ou indécent ? Fracture sociale ou fracture mentale ? Tudieu ! Oh le beau sandwich et la belle cohabitation entre misère et opulence.
Que choisir ? Lucidité ou avidité ? À quelles valeurs se vouer ? Je sais, je sais, il faut bien que les courtisans vivent. Et d'ailleurs, les hommes  du pouvoir affirment que le peuple ne sait pas ce qu'il veut, et qu'il est donc inutile, dangereux même de l'interroger. Mieux vaut parler en son nom. C'est ça « la vraie démocratie ». Le peuple marche vaille que vaille, pourvu qu'on ne lui demande pas son avis. Il s'est accommodé depuis longtemps de la corruption de ses « élites », de leur éloignement dans la plus parfaite méconnaissance, de son exigence silencieuse. La caste politique ne vit pas dans le social, elle vit dans une complicité héréditaire - la féodalité en politique étant génétiquement une maladie transmissible. Voilà pourquoi ce type de billet que j'écris ne pourra  jamais convaincre les affairistes. Mais dites-moi au moins que vous souffrez autant que moi dans cet univers schizophréné...tique. Malheureusement, presque tout le bataclan libanais (la corde au cou) a choisi l'avidité en toute et (mélancolique) corde...ialité.
Et voilà que les électeurs naïfs leur renouvellent leur confiance. Quel gâchis ! État déliquescent, république à la dérive, justice ballottée, administration gangrenée, courant rationné, chômage forcé, vol à main armée, émigration, commerces illicites, entrepreneurs corrompus,...