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Législatives : juin 2009 - Tout le monde en parle

Ce que doivent être les élections de 2013

Le scrutin de 2009 restera à jamais dans l'histoire du Liban. Nous avons eu sans aucun doute les élections législatives les plus réussies de l'histoire de notre pays, qu'il s'agisse de la loi électorale, du délai (un seul jour) ou encore  du plafonnement des dépenses des candidats...
Quand on compare cette consultation à celle de 2005, les progrès réalisés sont nets et précis. Cela dit, plusieurs réformes attendent encore de voir le jour et auraient probablement pu être réalisées au cours des quatre années passées si le climat politique interne avait été calme et sein. Parmi ces réformes, je citerai les trois plus importantes à mon avis...

1. Les formats unifiés.
Peu de Libanais comprennent l'importance primordiale de cette réforme. Pourquoi un format unique ? En fait, cette réforme permettrait d'unifier tous les papiers et rendrait impossible une éventuelle identification du papier - et donc de l'électeur qui a voté - après coup. Autrement dit, il serait impossible qu'un candidat puisse acheter des voix et en contrepartie demander à ces électeurs d'utiliser une combinaison spécifique de noms de candidats ou une forme particulière de lettres (arial, bold, italique...) pour s'assurer qu'après coup que les voix qu'il a achetées ont bel et bien voté comme promis. En particulier, sachez que dans une circonscription de 10 députés, il existe plus de 3 millions de combinaisons  de noms possibles !

2. Le rôle de la femme.
Ce qui attire l'attention dans ces élections, c'est le nombre très faible de femmes élues mais aussi candidates. Et pour la première fois, un Parlement élu a moins de femmes que le précédent. Ainsi, le Parlement 2000-2005 avait trois femmes : Nayla Moawad, Bahia Hariri et Ghenwa Jalloul. Le Parlement 2005-2009 en avait le double. En effet, en plus des trois noms déjà cités, figuraient aussi Setrida Geagea, Solange Gemayel et Gilberte Zouein. Pour le cru 2 009, la Chambre abrite quatre femmes : Nayla Tueni, Setrida Geagea, Gilberte Zouein et Bahia Hariri, donc deux de moins que le précédent Parlement. Sachant que le Koweït a quatre femmes sur 50 membres, que beaucoup de Parlements de pays arabes ont plus de femmes que le nôtre et que dans certains pays scandinaves, le nombre de femmes parlementaires est légèrement supérieur à celui des hommes, le Liban est en très mauvaise position. Alors, quelle serait la solution ? Une possibilité consisterait à imposer à chaque liste de candidats un quota défini pour les femmes (par exemple chaque liste de candidats doit avoir au moins un cinquième de femmes). Une autre possibilité, plus efficace, serait d'imposer des sièges uniquement aux femmes. Ainsi, par exemple, sur 128 sièges, une dizaine serait exclusivement réservée aux femmes. Toutes ces mesures seraient exceptionnelles mais sont aujourd'hui d'une importance capitale pour notre démocratie. Elles permettraient d'améliorer artificiellement la condition politique de la femme libanaise pour que dans le futur, les Libanais votent naturellement pour des femmes aussi bien que pour des hommes.

3. La proportionnelle... enfin !
La proportionnelle doit, elle aussi, être une des priorités majeures de la future loi électorale. Les Libanais étant - malheureusement - attachés aveuglément à leur système politique confessionnel, appliquer la proportionnelle permettrait à des minorités politiques de chaque confession d'exister. La proportionnelle briserait ainsi la mainmise de chaque confession par une ou deux personnalités. Ainsi, des députés chiites du rassemblement du 14 Mars aussi bien que des députés sunnites du rassemblement du 8 Mars pourraient être facilement élus. Le vote majoritaire ayant tué tout suspense dans la majeur partie des circonscriptions des élections de 2009, la proportionnelle rendrait chaque circonscription indécise jusqu'au bout et permettrait une représentation plus juste de la volonté des électeurs. La proportionnelle faciliterait ainsi l'accès au Parlement des quelques partis non confessionnels de notre pays qui comptent certes moins de sympathisants que les grands partis mais dont la masse électorale est bien répartie sur toutes les régions et confessions libanaises. Cela se ferait certainement aux dépens des nombreux partis traditionnels, confessionnels et familiaux.
La loi électorale est à nouveau  un des dossiers importants sur lequel devra plancher le nouveau Parlement. Reste à voir ce qui sera fait de tout cela... en 2013.
Quand on compare cette consultation à celle de 2005, les progrès réalisés sont nets et précis. Cela dit, plusieurs réformes attendent encore de voir le jour et auraient probablement pu être réalisées au cours des quatre années passées si le climat politique interne avait été calme et sein. Parmi ces...