« Notre but est de perfectionner l'offre des microentreprises existantes, et de stimuler la demande en créant ce parcours de tourisme rural », explique Caroline Daher, une des responsables du projet. Le travail de l'association a commencé en 2006, avec une étude destinée à évaluer l'attractivité de la région pour les visiteurs. Il s'agissait d'abord d'estimer les richesses de la région, dont l'étendue a été délimitée entre les deux villes de Jbeil et de Batroun. Il fallait ensuite déterminer les lacunes des différents villages dans le domaine de l'accueil touristique. L'hébergement, la restauration et les visites guidées sont autant de services nécessaires à la mise en place d'un tourisme de qualité - des services souvent rudimentaires, voire inexistants, dans les collines qui dominent la côte.
Un parcours mis à l'épreuve
À partir de 2007, plus de 600 visiteurs ont été invités à suivre le parcours à plusieurs reprises afin d'en apprécier la qualité et d'en identifier les manques. Guides professionnels ou simples touristes, libanais ou européens, ils ont tous joué le jeu et ont offert leurs conseils et leurs commentaires à la fin de leur visite. Ces appréciations ont été utilisées pour parfaire le circuit, et diriger l'aide au développement vers des cibles utiles dans les villages. En effet, le but du projet reste d'abord de stimuler l'économie locale, en s'adressant à une population dont les capacités sont souvent sous-exploitées dans cette région - il s'agit notamment des femmes.
Des programmes de formation ont ainsi été mis en place par l'institut al-Tilal, dont la mission principale est d'aider à l'épanouissement social et professionnel des femmes dans le monde rural au Liban. Au total, plus de 700 personnes en ont bénéficié depuis 2007 : adultes, étudiantes ou lycéennes, elles ont reçu des formations dans le domaine de l'hôtellerie, de la restauration, de l'accueil touristique et de la sauvegarde du patrimoine, ainsi que des cours de langue. Différentes ONG ainsi que des sponsors, notamment australiens, ont contribué à ces formations.
Formation de guides
« Il y a beaucoup de moyens de participer à ce tourisme équitable, explique Juliana Najem, de l'Aldec. Au-delà des formations de femmes guides, nous avons encouragé le développement de petits commerces qui pourront profiter du tourisme tout au long du parcours. » Aujourd'hui, d'après l'association, 27 microentreprises bénéficient de formations et reçoivent régulièrement la visite d'experts qui leur fournissent des conseils stratégiques. Il s'agit de restaurants, de cafés, mais aussi de commerces qui vendent des produits artisanaux ou agricoles.
Les guides, quant à eux, se divisent en deux catégories : les guides locaux, qui reçoivent les visiteurs dans les villages et exercent parfois une autre profession, et les guides itinérants, qui accompagnent les touristes tout au long du parcours. Tous ont participé à des sessions de perfectionnement organisées par Nour Farra, experte en tourisme auprès de l'association. Au cours de ces formations, ils ont reçu un ensemble de fiches techniques qui rassemblent les informations essentielles au sujet de chaque village, des sites touristiques, des activités et des produits locaux. Des panneaux d'information ont été mis en place ; ils sont encore au nombre de trois, sur les principaux arrêts du parcours, à Maad, Mayfouk et Smar Jbeil. Par ailleurs, une brochure d'informations inédite sera mise à la disposition du public pour faciliter l'organisation des promenades et des randonnées (voir encadré).
De nombreuses autres activités sont organisées par l'Aldec dans le cadre de la promotion du tourisme dans la région. Depuis 2005, les habitants sont invités à participer à la reforestation d'un terrain ravagé par un incendie. Aujourd'hui, près de 1 000 pins et chênes ont été plantés, et un garde forestier en assure la sécurité de façon permanente.