Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Liban d’hier, d’aujourd’hui et de demain

Par Fouad J. TABET
Il est indéniable que 1e Liban politique d'aujourd'hui est le Liban politique d'hier. Rien n'a changé depuis 1943, et rien ne pourra changer tant que les données de base des partis et mouvements politiques ainsi que les instances religieuses continueront d'occulter l'essentiel.
Dans toute démocratie, il existe par définition différents courants politiques qui se combattent ou se complètent, à travers un seul peuple, une seule nation, une notion toujours étrangère au Liban.
De plus, les divisions, toutes tendances confondues, qui font partie du paysage politique libanais, sont en grande partie axées sur l'appartenance religieuse, et les dernières législatives l'auront prouvé.
À partir de là, peut-on aspirer à grouper ces différents courants politico-religieux - en tenant compte de la spécificité de chacun - et pourra-t-on faire comprendre à tous qu'au-dessus de leur religion, il y a une couverture essentielle qui s'appelle la nation ?
Cela ne veut nullement dire que nous devons proclamer et encourager une laïcité. Si les chrétiens conçoivent une telle notion, les musulmans ne pourront jamais l'accepter. Pourquoi donc aller à contre-courant ?
Ce que l'on peut reprocher à tous les programmes des partis politiques ou religieux, qui se sont exprimés au cours de cette campagne électorale, c'est qu'aucun n'a abordé le fond du problème.
Le Liban de demain ne pourra se construire que lorsque tous ces peuples, ces tribus, ces castes, qui composent la mosaïque humaine, sociale et politique du pays, apprendront à croire à leur appartenance à une citoyenneté cent pour cent libanaise.
Pour cela nous avons besoin d'un programme d'éducation nationale, élaboré d'un commun accord par les instances politiques et religieuses, pour instituer, depuis le primaire jusqu'à l'universitaire, en passant par le secondaire, toutes religions confondues, la formation d'un nouveau citoyen qui engendrera une nouvelle génération.
Certes, il faut du temps pour atteindre un tel objectif, mais l'enjeu est impératif pour créer et modeler le citoyen de demain. Aucun chef d'État, de gouvernement, aucun parti politique depuis l'indépendance (1943) n'a prévu dans son programme une telle initiative : l'éducation politique nationale, propre à cet amalgame de religions, qui compose la mosaïque libanaise.
Monsieur le président Sleiman,
Dans la perspective de ce qui précède, je me permets de vous demander que, sous votre mandat, soit initié, en parallèle à la table de dialogue, une table qui grouperait les représentants des courants politiques et religieux du pays, afin de mettre au point un programme 
d'éducation nationale, propre aux données des hommes qui vivent sur ce territoire de 10 452 kilomètres carrés.
Vous avez réussi à former un noyau de citoyenneté au sein de l'armée libanaise, seule garante à ce jour de la sauvegarde du Liban grâce à une formation qui a permis à Nahr el-Bared de voir Joseph se sacrifier pour sauver Mohammad, Ali se sacrifier pour sauver Kamal et Jean se sacrifier pour sauver Kevork.
Ils sont tous morts en martyrs.
C'est à vous, Monsieur le Président, que va incomber la lourde charge de trouver les moyens de rassurer nos générations de demain.
Si un programme d'éducation nationale n'arrive pas à se concrétiser, que nul ne se plaigne de retrouver les lieux communs de la vie politique actuelle, qui représentent encore le Liban d'hier et d'aujourd'hui et, sans doute aucun, celui de... demain.
Il est indéniable que 1e Liban politique d'aujourd'hui est le Liban politique d'hier. Rien n'a changé depuis 1943, et rien ne pourra changer tant que les données de base des partis et mouvements politiques ainsi que les instances religieuses continueront d'occulter l'essentiel.Dans toute démocratie, il existe par définition différents courants...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut