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Culture - Galeries

« Quelque part… Ailleurs », quoique à Beyrouth, The Running Horse

Nouvel espace beyrouthin dédié à l'art contemporain, The Running Horse ouvre ses portes avec une première exposition de peintures d'une artiste suédoise, Sigrid Gloerfelt.

Fraîchement diplômée du Central Saint Martins College of Art and Design à Londres, Léa Sednaoui, une toute jeune artiste conceptuelle de 23 ans, revenue, il y a quelques mois, au Liban après quatre années d'absence, vient d'ouvrir un espace « réplique », dit-elle, des « White Cube » dédié à l'art contemporain en Europe et aux États-Unis. Ces nouvelles galeries (ou musées) tout d'un bloc, aux murs blancs, au décor épuré à l'extrême qui, d'une part, mettent l'accent sur les œuvres exposées et, d'autre part, se prêtent à de multiples aménagements en fonction des œuvres, performances ou événements qui y sont présentés.
Déterminée à trouver sa place dans le réseau des galeristes libanais, la jeune fille se lance à la recherche du local idéal. Elle le trouvera secteur Medawar, dans la périphérie de Beyrouth. Une superficie de 300 m2, en rez-de-chaussée, divisée en deux espaces : une grande salle, blanche, lumineuse, ponctuée de piliers en béton brut et de simples bancs en métal à coussins beiges et, en retrait derrière une cloison vitrée, un coin servant d'atelier privé à la propriétaire des lieux. Voici The Running Horse, le nouveau lieu d'exposition qui se propose de promouvoir les talents émergents de la scène artistique locale dans les domaines de la peinture, de la sculpture, de la vidéo, des installations et performances ou encore du stylisme. Mais aussi, un espace d'expositions des artistes contemporains internationaux.
Certes, ce genre de lieu existe déjà à Beyrouth, « mais il y a de la place pour tous », estime Léa Sednaoui, qui ne se pose pas en concurrente, mais espère plutôt participer à la mise en place d' « une plate-forme beyrouthine d'art contemporain, comme il en existe dans toutes les capitales : Paris, Londres, New York ou encore Dubaï », signale-t-elle. « Mon ambition est de présenter de la culture, d'offrir des émotions, de bousculer les modes habituels de pensée en abordant, notamment, des thèmes plus crus et plus tranchants. Mais je cherche aussi à créer des échanges dans la communauté des jeunes artistes et à tisser des interactions entre les différentes disciplines», assure la jeune galeriste. Qui, dans cette perspective, a choisi le nom de The Running Horse, « une métaphore d'un mouvement libre qui va en évoluant », dit-elle.

La quête en couleurs de Sigrid Gloerfelt
Inauguration des lieux donc avec Somewhere... Elsewhere, (Quelque part... Ailleurs) un accrochage de 21 toiles abstraites, de moyens à très grands formats, signées Sigrid Gloerfelt, une artiste italo-suédoise, à la formation artistique relevée d'études psychologiques et cinématographiques poursuivies entre Florence, Londres et New York, et découverte en 1990 par la célèbre galerie parisienne Rodolphe Stadler.
Élaborées en techniques mixtes, et certaines au cours de ces dernières mois au Liban, des peintures, dominées par le blanc, d'où semble jaillir des tracés aussi explosifs que - de prime abord - juvéniles de couleurs primaires : bleu, jaune, vert... Une palette symbolique qu'Antoine Courban, qui a signé le texte du catalogue (en feuilles éparses) de l'exposition, explique comme une tentative de l'artiste à « mêler, sans pouvoir les faire fusionner, la lumière rasante du ciel du Nord et l'éclat aveuglant de la luminosité méditerranéenne ». Une œuvre au langage éminemment personnel, expression d'une quête d'intériorité où les séquences biographiques (comme dans Tear Drop) s'appréhendent intuitivement à travers de mystérieuses représentations de silhouettes et d'ombres ambivalentes. Une « première impression déroutante » pour cette première exposition qui se tient jusqu'au 30 mai et qui trace la voie à un calendrier de programmation d'œuvres innovantes, parmi lesquelles, celles, photographiques, de Karim Joreige, inscrites au prochain rendez-vous.

* Medawar, dépôt Sleep Comfort, rez-de-chaussée. Horaire d'ouverture : du lundi au samedi, de 10h30 à 18h. Tél. : 03-710225.
Fraîchement diplômée du Central Saint Martins College of Art and Design à Londres, Léa Sednaoui, une toute jeune artiste conceptuelle de 23 ans, revenue, il y a quelques mois, au Liban après quatre années d'absence, vient d'ouvrir un espace « réplique », dit-elle, des « White Cube » dédié...
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