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Liban

Madeleine Albright et le NDI : avant le 7 juin, des réformes sont encore possibles

La mission d'observation électorale a constaté des améliorations dans le système, mais a rappelé que des réformes plus profondes seront nécessaires après les législatives.


La délégation de l'Institut national démocratique (NDI) en visite au Liban depuis mardi, et composée notamment de Madeleine Albright, ancienne secrétaire d'État américaine, et de Joe Clark, ancien Premier ministre canadien, a présenté hier après-midi les premières conclusions de sa mission d'observation préélectorale. Kenneth Wollack, président du NDI, était également présent. À exactement un mois des législatives, les trois spécialistes des affaires politiques internationales ont rappelé que leur organisme « fait partie d'un réseau grandissant d'amis du Liban qui estiment que seuls les Libanais doivent décider de l'avenir du pays ».
Quatre constatations positives ont été mises en avant dans le rapport qu'ils ont rendu public lors d'une conférence de presse à Beyrouth. Ils ont ainsi salué la formation d'un comité de surveillance des élections, qui, à défaut de commission électorale, constitue un « organe intermédiaire qui pourrait servir de précurseur à une telle commission », comme cela avait été le cas au Mexique dans les années 1990. Mme Albright et M. Clark se sont également félicités de leurs échanges avec le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, qu'ils décrivent comme « impartial, professionnel et engagé dans l'administration d'un processus transparent et crédible ». Ils ont ensuite relevé un net progrès dans la réglementation du financement et de la médiatisation des campagnes, même si des « lacunes » existent encore. Enfin, le rapport relève une transparence nouvelle apportée par l'accréditation d'observateurs nationaux et internationaux - un processus inédit dans l'histoire du Liban.
Cette première vue d'ensemble est nuancée par des constatations plus négatives : le rapport relève le « défi » que représente le système électoral libanais aux observateurs internationaux lorsqu'on le soumet aux normes internationales. Le NDI s'étonne ainsi qu'à l'heure où l'armée libanaise est chargée de maintenir l'ordre lors des élections, « un des candidats politiques maintient une force armée qui n'est pas sous le contrôle de l'État », ajoutant que « d'autres partis possèdent également des armes de différentes tailles et capacités ». Par ailleurs, l'organisme dénonce le système majoritaire et la « répartition des sièges par districts et suivant des lignes confessionnelles », ainsi que l'absence de bulletins préimprimés - une absence qui compromet le secret électoral et renforce le pouvoir des élites politiques, créant des opportunités de marchandage. Il est également regrettable, selon le rapport, que les électeurs soient inscrits dans leurs villages d'origine plutôt que dans leur zone de résidence, cette situation les contraignant à effectuer de longs trajets pour aller voter, parfois dans des zones dominées par un groupe confessionnel qui n'est plus le leur.
Le rapport reconnaît que ces différents problèmes font partie du débat qui entoure la réforme électorale libanaise et sont susceptibles d'être résolus lors d'élections ultérieures. Il émet toutefois trois recommandations qui peuvent être prises en considération avant la date du 7 juin. Il s'agit d'abord de réglementer une éventuelle remise en question du résultat des élections, en accélérant la formation du Conseil constitutionnel - nombre d'observateurs doutent que cela sera fait avant les élections. La délégation a ensuite mis en avant les défis de logistique et de sécurité qui entourent ces élections ; elle « espère que le ministère de l'Intérieur prendra toutes les mesures nécessaires et dans son autorité contre ceux qui pourraient violer la loi électorale durant cette période préélectorale décisive ». La signature d'un code de conduite commun à tous les partis politiques, projet avancé par le ministère de l'Intérieur, est ainsi encouragée. Enfin, les observateurs de la NDI présents à long terme sur le terrain suggèrent une meilleure « éducation électorale », qui consisterait à informer les citoyens et les organisateurs locaux sur la nouvelle loi - ils relèvent en effet une incertitude générale sur le rôle des districts et des fonctionnaires locaux dans le processus électoral.
La délégation de l'Institut national démocratique (NDI) en visite au Liban depuis mardi, et composée notamment de Madeleine Albright, ancienne secrétaire d'État américaine, et de Joe Clark, ancien Premier ministre canadien, a présenté hier après-midi les premières conclusions de sa mission d'observation...
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