Grippe porcine : le Liban prêt à faire face à d’éventuelles contaminations

Après la grippe aviaire, apparue en 2005 à Hong Kong et qui continue à être détectée dans certains pays, c'est la grippe porcine qui sème la terreur au sein des populations. Et pour cause ! Plus de 1 200 cas ont été détectés depuis le 13 avril, notamment au Mexique, où elle a été signalée en premier, et aux États-Unis. L'épidémie semblait hier s'étendre en Europe avec un premier cas détecté en Espagne. Sans oublier que depuis le 24 avril, 103 décès ont été imputés de façon « probable » à l'épidémie.
Le Liban est-il à risque ? « Pour l'instant, aucun cas n'a été encore signalé dans le pays », rassure le Dr Walid Ammar, directeur général du ministère de la Santé, remarquant toutefois qu'au même titre que la grippe aviaire, « aucun pays n'est à l'abri de l'épidémie ». « Le Liban est prêt à faire face à une éventuelle crise, affirme-t-il à L'Orient-Le Jour. En effet, depuis l'apparition de la grippe aviaire en 2005, le ministère de la Santé avait mis en place une stratégie dans le cadre de laquelle des sessions de formation ont été organisées aux infirmier(ère)s et aux agents de santé dans les hôpitaux gouvernementaux et les centres de soins primaires. Les précautions prises à l'époque continuent d'être valables aujourd'hui encore. »
Au niveau des examens épidémiologiques, le Dr Ammar explique que le laboratoire à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri a les équipements nécessaires pour les analyses. « Le ministère dispose aussi d'un stock de médicaments pour traiter la maladie au cas où elle est détectée, poursuit-il. Mais c'est sur le bon sens des citoyens que nous comptons le plus pour la prévention. En effet, en cas d'épidémies, il faudrait qu'ils aient une bonne hygiène et qu'ils limitent leurs déplacements inutiles, ainsi que les visites de courtoisie, comme le fait d'éviter les endroits bondés ou encore de rendre visite à des personnes venant de pays endémiques. En Europe, ils ont déjà acquis ces habitudes. Au Liban, nous travaillons encore sur la sensibilisation dans ce domaine. »

Pas de mesures restrictives concernant les voyageurs
Le ministère prendra-t-il des mesures restrictives concernant les voyageurs ? « Nous nous référons toujours dans ce cadre aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, répond-il. Jusqu'à présent, l'organisation ne nous a pas avisés de la nécessité de prendre des mesures de précaution extraordinaires dans ce sens. »
Par ailleurs, le ministère de la Santé a indiqué, dans un communiqué, qu'il a pris les mesures nécessaires dans les ports, à l'aéroport et sur les frontières pour surveiller et contenir l'expansion du virus. Le ministère a de même renforcé le système de surveillance épidémiologique et d'intervention, et demandé au bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'assurer les kits médicaux pour diagnostiquer les cas le plus rapidement possible. « Nous collaborons aussi d'une façon étroite avec le ministère de l'Agriculture pour surveiller les richesses animales, notamment les fermes de cochons », conclut le communiqué.
De son côté, le bureau régional de l'OMS a souligné qu'« il était encore tôt de parler d'une pandémie ». Dans un communiqué, le bureau régional de l'organisation onusienne a affirmé qu'il « coordonnait la réaction internationale à la crise et surveillait la menace qui pourrait résulter d'une possible pandémie ». « En nous basant sur les preuves cliniques, épidémiologiques et laborantines actuellement disponibles, nous ne pouvons pas dire s'il s'agit d'une pandémie », a déclaré pour sa part un expert du bureau régional de l'OMS.