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Liban - Texto

Être élu(e)… ou pas

Près de 700 candidatures pour un Parlement de 128 sièges. C'est, le moins qu'on puisse dire, signe de santé démocratique. Ainsi s'achève le suspense de la composition des différentes listes, et le stress des divers candidats avec.
Tout le monde est fixé, les dés sont jetés. Peut-être qu'il serait temps maintenant de se concentrer sur l'essence même de toute campagne électorale, à savoir, un programme. Au risque de se répéter, aucun programme électoral digne de ce nom n'a encore fait son apparition. Seuls des slogans frisant le dadaïsme ont fleuri çà et là dans les rues de la capitale, mais aussi sur les ondes des radios et les écrans de télévision. Sauf que le message, lui, ne passe pas. Certains ont opté pour une argumentation longue, censée convaincre d'emblée l'électeur potentiel. Lequel s'emmêle hélas les pinceaux puisque très souvent, le slogan choisi est tellement opaque qu'il lui est impossible de savoir - sans la couleur de l'affiche - à quel parti ou courant politique fait référence ce fameux slogan. D'autres ont préféré puiser dans des poèmes locaux et des dictons soi-disant connus de tous, sans parvenir réellement à toucher le citoyen. Phrases trop longues, message confus. Certains ne sont pas allés aussi loin et se sont simplement contentés d'opter pour une phrase prononcée par la personne qui leur a légué leur fonction actuelle de député. D'autres encore ont choisi de jouer sur les couleurs.
Une campagne fatigante, très fatigante. Non pas pour les candidats, mais bien pour les électeurs. Lorsque le message est confus, la partie qui le délivre reste distante, insaisissable. Voire indigne de la confiance et donc des voix des électeurs. Lorsque tous les slogans se ressemblent et que les électeurs se voient obligés de fournir un effort intellectuel non négligeable afin d'identifier le parti qui se cache derrière une affiche, un slogan ou un spot publicitaire, c'est que le message n'est pas porteur. Cela d'autant plus que la force quasiment égale des deux courants politiques concurrents aux élections de juin les rend difficiles à départager. Lorsqu'en plus de toutes ces similitudes, de toutes ces confusions, les partis et courants politiques en lice trouvent superflu de présenter leur programme respectif, rien ne va plus. Dans une véritable démocratie, l'élection d'un député se fait tout simplement sur la base d'un programme. Il/elle est élu(e) pour ses promesses. Il/elle est ensuite réélue - ou pas - pour les avoir tenues. Ou pas.
Il est donc grand temps de casser ce cercle vicieux qui consiste à d'abord sous-estimer l'électeur en continuant à croire et à lui faire croire que seuls les services fournis quelques mois avant le scrutin permettront aux prétendants d'accéder à un siège, place de l'Étoile. Il est ensuite grand temps de décider, quelquefois unilatéralement, d'élever le niveau du débat en se jetant justement à l'eau, programme à l'appui. Et une fois arrivé place de l'Étoile, de se battre pour le concrétiser. Ou pas.
Près de 700 candidatures pour un Parlement de 128 sièges. C'est, le moins qu'on puisse dire, signe de santé démocratique. Ainsi s'achève le suspense de la composition des différentes listes, et le stress des divers candidats avec.Tout le monde est fixé, les dés sont jetés. Peut-être qu'il serait temps maintenant de se concentrer...
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