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Nos Lecteurs ont la Parole

Bienvenue au pays des absurdités

Tina BARAKAT
Des routes asphaltées, quelques-unes au moins ! Un honneur que nous font les « responsables » à l'approche des élections. Mais de l'asphalte qui ne durera même pas tout l'hiver. Encore pire, même avec l'asphalte, ta voiture n'échappera pas à ces petits trous éparpillés çà et là... et tu aimerais bien savoir pourquoi.
Des lignes tracées sur les autoroutes, sur quelques-unes au moins, mais qui ne servent à absolument rien puisque les Libanais prennent l'initiative de tracer leur propre chemin.
Et puis la voiture qui est à ta droite, qui veut absolument passer à gauche de celle qui est devant elle, mais qui ne te voit pas, ou plutôt fait semblant de ne pas te voir. Et alors tu te retrouves à bout de nerfs, tu injuries, tu cries, tu klaxonnes. En vain, pour elle l'objectif est atteint : passer à gauche et après moi...
Le prix de l'essence qui grimpe à petits pas, comme en cachette, chaque semaine, parce que le prix du baril de pétrole, lui, baisse. C'est là, en effet, la conséquence d'une nouvelle loi du marché créée par l'État libanais en personne. J'espère au moins que nous aurons droit à une conférence de presse qui pourrait nous permettre de comprendre cette nouvelle loi - rien que pour parfaire nos connaissances générales.
L'absurdité atteint son paroxysme, dans ce tout petit pays de 10 452 kilomètres carrés, avec le sens de l'urbanisme, de l'aménagement de l'espace, qui se révèle chaque jour de plus en plus à travers les constructions arbitraires d'immeubles, de malls, dans les régions où la densité au kilomètre carré, tel à Achrafieh, où tu n'as même plus droit à un espace pour te garer ! C'est aussi une nouvelle technique d'aménagement de l'espace créée par notre très cher État libanais et par nos chers concitoyens passionnés par le real estate. Chaque petit espace doit être exploité, le peu d'air qui te reste pour respirer t'est confisqué. C'est un must pour, peut-être, accéder au rang de pays développé ?
Tu suffoques, tu es de plus en plus frustré, mais tu n'es qu'une de ces voix à peine (pour ne pas dire pas du tout) audible qui sera emportée avec le vent, parce que leurs convoitises crient encore plus haut et plus fort.
J'en ai marre de ces discours proclamant la beauté du Liban, le tourisme... Parce que mon pays n'est plus qu'une machine à pondre des immeubles, à te pomper l'air jusqu'à ce que tu suffoques et que tu cries « Assez !... » à te violer le peu de liberté qui te reste.
J'en ai marre de la folie des personnes au volant, de leur irrespect. Tu es pressé ? Moi aussi ! Et comme l'a si bien dit Victor Hugo, « ralentis, je suis pressé ».
C'est, en bref, le chaos à son apogée.

Tina BARAKAT
Des routes asphaltées, quelques-unes au moins ! Un honneur que nous font les « responsables » à l'approche des élections. Mais de l'asphalte qui ne durera même pas tout l'hiver. Encore pire, même avec l'asphalte, ta voiture n'échappera pas à ces petits trous éparpillés çà et...

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